Anita Berber et les mystères de Wedding.

crédit photo : pankeculture.com copyright

Si, à n’en pas douter, l’ouverture du complexe Stattbad sur la Gerichtstrasse a motivé l’engouement pour le quartier de Wedding ces dernières années, sa fermeture, qu’on espère temporaire, ne signifie pas pour autant que le quartier se trouve dépourvu de vie nocturne.

Juste en face du Stattbad, les arches du numéro 23 de la rue mènent à une étrange cour à la géométrie bizarre. Les bâtiments industriels de la période de Weimar qui s’y trouvent, classés par l’UNESCO et couverts de graffitis, donnent l’impression d’une enclave aux larges fenêtres fantomatiques reprenant vie la nuit.

C’est en suivant le bruit des basses que l’on peut se laisser guider jusqu’à l’entrée d’un escalier sombre débouchant sur Anita Berber.

Ce club dissimulé dégage une atmosphère intrigante et raffinée évoquant les années 1920 et les films des années 1960, comme si Otto Dix avait peint le Panorama Bar sur le tournage d’un vieux James Bond. Les line-ups y sont rarement annoncées et certains grands noms berlinois peuvent s’y produire à l’improviste. Aussi confortable pour y boire quelques cocktails que pour danser parmi une population arty et bigarrée, le lieu offre une alternative idéale à l’agitation des clubs habituels en week-end. Les consommations y sont excellentes, bien qu’un peu chères et on peut assister certains soirs à d’étranges performances de cabaret, comme en hommage au Berlin fantasmé des années 1920.

Si vous passez en semaine dans cet endroit, faites un tour à la galerie Panke qui fait aussi office de salle de concerts et de conférences dans un vaste ensemble industriel.

Cette partie de Wedding ne manquera pas de vous surprendre, tant les projets qui y sont attachés marquent par leur variété : des cours de tango ou un marché aux puces longeant un canal.

Vous reconnaîtrez peut être aussi l’endroit si vous avez regardé la série Sense8 sur Netflix, certaines scènes berlinoises y ont été tournées.

crédit photo : ©Anita Berber Facebook
crédit photo : ©Anita Berber Facebook

Texte : François Malgorn

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