Herman ou le multilinguisme pétillant à Prenzlauer Berg

© J.C.

Polyglotte et houblonné, de tous les barmans de la capitale, Herman est sans doute le plus brave.

Coincé entre un kebab et une boutique de décoration intérieure, ce chantre de la bière et de la belgitude ne saute pas vraiment aux yeux quand on descend la Schönauser Allee en direction de Rosa-Luxemburg-Platz. Pourtant, découvrir le bar Herman vaut le détour, au moins une fois.

Herman, contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’est le nom ni du barman, ni de l’homme à l’origine de ces lieux. Herman n’était autre que le professeur d’allemand de Bart Neirynck, le fondateur du bar éponyme. Ouvert en 2012, ce spot est aujourd’hui un immanquable de la vie berlinoise à la sauce belge. D’accord, les bières ne sont pas mega bon marché comme on dirait en allemand, mais elles ont au moins le mérite de vous transporter, l’espace d’un instant, à Chimay ou à Leffe (deux abbayes incontournables de la production trappiste belge). Si votre portefeuille pourrait bien vous en vouloir, vos papilles, elles, vous remercieront.

Ça se passe à l’intérieur

Cela dit, avoir des attentes quant à la décoration du bar Herman, c’est comme espérer ne pas se faire contrôler dans la ligne de métro U2 : c’est utopique et frustrant. Une fois devant le bar, passez l’imposante porte vitrée et prenez directement sur votre gauche. Les barmans, plutôt nonchalants et plus néerlandophones que frenchies, vous attendent, postés entre le comptoir et une série de planches fixées au mur, sur lesquelles trônent fièrement les différentes variétés de bières que l’on sert. Pour passer commande, le multilinguisme s’impose bien évidemment. Entre le français, le flamand, l’allemand et l’anglais, vous devriez pouvoir vous y retrouver. Et puis, le houblon n’a-t-il pas le pouvoir de fédérer les peuples ? Bon… peut-être pas (encore) en Belgique.

Le must avec la bière à la main, c’est de profiter de l’écran géant au bout de la salle. On y diffuse les matchs joués par l’équipe de Belgique de football, plus communément appelée Les Diables, ou ceux des Red Lions (leurs homologues en hockey sur gazon). En revanche, aucune cohérence dans la programmation, elle est laissée à la discrétion de… on se le demande encore. Mais pour faire la feestje – la fête en flamand, faites le déplacement, vous ne serez pas déçus. En effet, lors de l’Euro 2016,  la terrasse improvisée du Herman et la politique belge avaient au moins une chose en commun : le chaos le plus total.

Johanna Cincinatis

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