Les écrevisses américaines envahissent Berlin !

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Avis à la population, les écrevisses américaines envahissent Berlin ! Cela pourrait être le titre d’un blockbuster mais la réalité est toute autre, les écosystèmes aquatiques berlinois sont bien en danger !

Mais qu’est-ce donc ?

Vous la croiserez peut-être lors d’une balade par temps humide car elle n’hésite pas à sortir de l’eau pour migrer vers d’autres lieux, traversant sans vergogne l’avenue du 17 juin s’il le faut. Longue d’une dizaine de centimètres, vêtue d’une belle robe rouge bordeaux, un air qu’on pourrait qualifier d’agressif quand elle dresse en l’air ses pinces hérissées, les écrevisses rouges américaines ou écrevisses de Louisiane – Procambarus clarkii – envahissent peu à peu les points d’eau de la ville mettant en danger leur équilibre biologique car elle détruit sur son passage les espèces autochtones.

Les raisons de l’arrivée de la bête dans les eaux de la capitale sont encore incertaines – surproduction d’un éleveur ou abandon par des aquariophiles peu scrupuleux – mais ce qui est sûr, c’est qu’elle n’est pas à sa place à Berlin et qu’elle est classée de surcroit espèce invasive et nuisible.

Gros désordre en perspective

Le principal problème est son appétit sans limite qui vide en un temps record les points d’eau de leur faune et de leur flore. Elle n’a peur de rien (c’est une américaine) et engloutit oeufs de poissons et d’amphibiens (grenouilles, crapauds) en moins de deux, empêchant la reproduction des autres espèces locales, ne laissant derrière elle qu’un désert aquatique. À cela s’ajoute une faculté à se reproduire très vite et le fait que l’écrevisse est porteuse d’un champignon qui est mortel pour les espèces endémiques d’écrevisses mais aussi d’amphibiens… Vous comprendrez pourquoi elle est devenue l’ennemi public numéro un des eaux douces allemandes et que sa propagation dans la Spree et l’Havel doit être évitée de toute urgence.

Pêche à l’écrevisse dans le Tiergarten © Aude Morin-Veyret

Des solutions ?

Aussi, si lors d’une balade vous vous retrouvez nez à nez – façon de parler – avec l’animal, vous pouvez d’ores et déjà signaler sa position au bureau de la coordination de la faune de la Fondation pour la conservation de la Nature. En dehors des foyers déjà connus (Großer Tiergarten, Britzer Garten, quelques sites à Neukölln), vous ferez ainsi progresser la lutte contre les écrevisses tueuses.

Et si au départ la municipalité de Berlin n’autorisait leur pêche que moyennant la possession d’un permis, devant l’ampleur de l’invasion, il est désormais possible à tout un chacun de jeter ses nasses à l’eau dans l’optique d’une bonne petite bisque d’écrevisses !

Mais nous pouvons aussi laisser ce petit chaperon rouge aquatique à ses prédateurs naturels déjà présents à Berlin, renards et raton-laveurs, ainsi qu’aux anguilles introduites en masse dans le Tiergarten pour se repaître du crustacée américain et en débarrasser les eaux berlinoises…

Aude Morin-Veyret

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