Synthé et coupe mulet, le Schlager n’est pas mort !

© Manfred Werner - Tsui

À l’image de son homologue anglais le « hit », le mot « schlager » vient du verbe « frapper».

Un antidote à la gueule de bois post WW2 ?

Né au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale en Bavière, le Schlager se répand dans le Sud de l’Allemagne, en Autriche et en Suisse Alémanique avant de se lancer à la conquête de l’Europe notamment grâce au concours musical de l’Eurovision.

Le Schlager s’adresse à une génération d’allemands qui ne se sent pas forcément responsable des horreurs commises par leurs parents, et se pose comme un remède fluo et pop à l’austérité d’après-guerre.

Un genre musical aux multiples facettes

Difficiles à saisir, les contours musicaux du Schlager se définissent par leur porosité, par une certaine capacité à s’emparer des codes et des arrangements des tubes de l’an dernier, par un caractère qui frise le summum du kitsch et par une dimension intrinsèquement populaire.

En d’autres termes, le Schlager se joue sur tous les tons de la Stubenmusik bavaroise au rock en passant par la pop ou l’EDM.  Vous l’aurez compris, le but est de faire danser, de capter l’attention du spectateur avec des chorégraphies où rien n’est laissé au hasard et de divertir.

Schlager is not dead

D’ailleurs le Schlager a encore de beaux jours devant lui puisqu’il a fait des petits dans toute l’Europe : des pays latins (comme l’Italie, l’Espagne ou le Portugal) jusqu’à la Scandinavie. De nombreux hits des années 70 ont ainsi été remis au goût du jour grâce à des remix dance ou techno tandis qu’Andréa Berg – star du Schlager allemand – a rempli, en novembre dernier le stade de Zurich, réunissant ainsi  quelque 13 000 personnes, autant que les Rolling Stones.

Lou Antonoff

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