Le Christstollen, l’incontournable du Noël allemand

© Pixabay/congerdesign

Il est à l’Allemagne ce que la bûche de Noël est à la France, le Christstollen est le point phare des tables de fin d’année de nos voisins allemands.

Le Christstollen, c’est le petit Jésus !

Si on lui prête des origines bien antérieures, les premières références écrites au Christstollen remontent au 15è siècle alors qu’il n’est encore qu’un triste pain insipide composé de farine, de levure et d’eau. En effet, le but premier de ce « met » était de symboliser l’enfant Jésus emmailloté dans ses linges blancs. Le plaisir des papilles n’était pas alors d’actualité car en cette période de l’Avent, l’Église imposait aux chrétiens de jeûner et interdisait l’utilisation du beurre et du lait en cuisine, jugés trop gras donc festifs. La recette était d’ailleurs supervisée par le Conseil des Églises.

Toujours meilleur avec beaucoup de beurre

Ce n’est que vers la moitié du 15è siècle que le prince-électeur Ernest de Saxe, qui devait être un fin gourmet, demande à Rome une dérogation pour pouvoir rajouter un peu d’onctuosité à la recette initiale. Il faudra attendre 1491 pour que le Pape Innocent VIII réponde par la « lettre-beurre » autorisant les boulangers à utiliser la goûteuse matière grasse pendant cette sainte période de l’Avent. En contrepartie pour cet horrible péché, les cuisiniers devaient payer une amende attribuée aux frais de construction de nouvelles églises…

Au fil des siècles, la recette s’est enrichie et adoucie d’ingrédients sucrés faisant davantage ressembler le Christstollen à un cake ou une brioche peu levée. Progressivement, sont introduits les raisins secs, les écorces confites d’orange ou de citron et les amandes. Les expéditions en terres lointaines ont permis aussi d’intégrer à la recette des épices comme la vanille, la noix de muscade, la cannelle ou encore la cardamome. On peut désormais le trouver fourré de massepain (pâte d’amandes) ou au quark (fromage blanc).

Sa particularité, toujours en rappel au langes du petit Jésus, est d’être badigeonné de beurre dès sa sortie du four et saupoudré de sucre glace pour lui donner sa robe blanche immaculée.

Making of « Dresdner Stollen » © Ulrich van Stipriaan/Wikimedia Commons

Certaines villes se sont octroyées la paternité de cette douceur comme c’est le cas à Cologne et Dresde.

Le Dresden Christstollen, 4 tonnes de douceur…

Chaque année a lieu à Dresde la fête du Stollen le samedi précédent le second dimanche de l’Avent. Un Christstollen de 3 à 4 tonnes est fabriqué pour l’occasion. Une calèche fait défiler le gâteau dans les rues de la ville jusqu’au marché de Noël. Là, il est découpé avec un couteau spécial mesurant 1m60 et pesant… 12 kgs. Il est ensuite distribué au public moyennant une petite participation destinée aux oeuvres de bienfaisance locales.

Essayez donc cette petite douceur festive, tiède avec un thé, un café ou mieux, un chocolat chaud… De quoi nous réchauffer en attendant le passage du Père Noël…

Aude Morin-Veyret

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