C’est bientôt la fin de l’année et les décorations de Noël sont partout. Mais s’il en est une qui relève de la pure tradition allemande, c’est bien le Nussknacker. Le casse-noisette, c’est cette intrigante figurine en bois qui représente un hussard, un gendarme ou encore un roi.
Elle a vu le jour en 1650 dans les Alpes bavaroises, à Berchtesgaden. Mais la citée est davantage connue aujourd’hui pour avoir abrité le Berghof, la résidence secondaire d’Adolf Hitler, que pour le célèbre casse-noisette. Désormais, la production du Nussknacker est principalement localisée dans la région des Monts métallifères. D’ailleurs, la ville de Seiffen est mondialement réputée pour sa production de jouets en bois.
Le Nussknacker, un objet traditionnel
Il s’agit donc d’un bonhomme de bois dont un mécanisme permet de casser des noix avec sa bouche. Si la version originale était surtout pratique, aujourd’hui, le Nussknacker est avant tout un objet décoratif aux finitions des plus recherchées.
En effet, il ne faut pas moins de 130 manipulations différentes pour créer un Nussknacker. La première étape consiste à tourner le bois en silhouette humaine. Et ce sont les mineurs des Monts métallifères qui, à la fermeture des mines, ce sont reconvertis dans le tournage du bois.
Un long procédé s’en suit pour décorer le petit personnage avec divers matériaux. À l’origine, on y trouvait des poils de lapin pour les fourrures, du cuir, du métal, de la pâte pour le nez…
La légende du Nussknacker
La légende raconte qu’un riche agriculteur des Monts métallifères, seul et aigri, demanda à ce qu’on lui trouve un moyen d’ouvrir facilement ses noix. Il s’en nourrissait exclusivement par avarice et n’en donnait jamais. Un fabricant de jouet lui aurait alors créé le premier Nussknacker coloré. Le coeur du méchant paysan craqua comme une noix devant le bel objet. Il devint alors d’une gentillesse infinie et donna toutes ses noix aux pauvres gens !

Le conte d’Hoffmann, booster de notoriété du Casse-noisette
Mais ce sont surtout les contes et les ballets qui ont donné sa notoriété internationale au Nussknacker des Monts métallifères. Et tout d’abord celui d’E.T.A. Hoffmann, Casse-noisette et le Roi des Souris, qui est publié en 1816 à Berlin.
Dans les grandes lignes, une petite fille, Marie, reçoit pour Noël un joli casse-noisette. Mais Fritz, le frère de Marie, brise le bel objet. Cette nuit-là, la petite fille triste s’endort dans le salon avec son casse-noisette dans les bras. C’est alors qu’une armée de souris envahit la maison, le roi des souris à sa tête. Le casse-noisette prend alors vie. Et avec l’aide de Marie et des soldats de plomb de Fritz, ils arrivent à vaincre l’armée de rongeurs. Le casse-noisette emmène ensuite Marie dans un pays magique, dont il est le prince, et ils s’y marient. Happy end !
L’histoire a par la suite était reprise par Alexandre Dumas père. C’est cette version qui inspirera Tchaïkovski pour la création du ballet Casse-noisette. Et ce dernier a largement contribué à la popularité du traditionnel Nussknacker partout dans le monde. Ce fut la consécration pour ce petit bonhomme de bois !
Aujourd’hui, il est l’objet de collections mais il est surtout indissociable des fêtes de fin d’année. Et même s’il n’est pas très mignon, il contribue à la féerie de Noël !
Aude Morin Veyret