Play – The Frivolous and the Serious

Fruit de la collaboration entre la Foundation Olbricht et deux étudiantes diplômées de « Curating the Contemporary (MA) à la London Metropolitan University, l’exposition PLAY – The Frivolous and the Serious nous questionne sur les différents aspects du jeu.

Philippa O’Driscoll et Anna-Antonia Stausberg qui ont bénéficié d’une grande liberté dans le choix du sujet et celui des œuvres, apportent ainsi un nouveau regard sur la collection de Thomas Olbricht.

Vingt-deux œuvres sous différents supports comme la peinture, la vidéo, la photographie etc.. d’artistes variés comme Mark Alexander, John M. Armleder, Gisela Bullacher, Jonas Burgert, André Butzer, Jake & Dinos Chapman, Gama, Philippe Halsmann, Esther-Judith Hinz, Bethan Huws, Alex Mcquilkin, Jack Pierson, et Jorinde Voigt ont été sélectionnées pour illustrer la thématique.

L’exposition débute avec la photo d’une marionnette de Gisela Bullacher Marionette. Les premiers jeux auxquels pense le visiteur sont ceux des enfants. Des jeux innocents par lesquels ils s’approprient doucement la réalité.
Mais le jeu ne s’arrête pas avec l’enfance. Et perd progressivement son innocence. Jeux guerriers, jeux sexuels, jeux de rôle, dans le tableau All Watched Over by Machines of Infinite Loving Grace de Mark Alexander – reproduction parodique de The Garden of Earthly Delights de Hieronymus Bosch, on se sait plus où regarder. En matière de jeu les hommes ne sont jamais à court d’idées.

frivolous-serious

Jeux d’échec, jeux mathématiques, la liste est encore longue. Partout où il y a règle et plaisir, il y a jeu. C’est ce que l’exposition tente de montrer.

L’art est un jeu. Mais tout jeu est-t-il art ? L’exposition interroge aussi notre perception de la beauté. Pour cela elle nous présente des jeux artisanaux, anciens, comme le jeu de trictrac et de Dame de Adam Eck de 1640. Les frontières entre les genres étaient beaucoup moins établies qu’aujourd’hui. Les jeux, comme beaucoup d’autres objets artisanaux, étaient des œuvres d’art.

La réflexion se prolonge avec l’exposition de la collection personnelle de Thomas Olbricht. Ce ne sont pas des objets d’art mais de la vie quotidienne. Ils n’ont d’autre valeur que celle que leur prête le collectionneur. Car collectionner est un jeu. Qui collectionne suit ses propres règles, ses propres buts. Les objets nous disent beaucoup du collectionneur, comme le jeu en général, qui nous renseigne sur une culture.
Puis il y a la question du début, du premier objet. Par exemple la première des petites voitures de Thomas Olbricht était un cadeau d’un de ses patients. Dans cet espace réglé qu’est le jeu il y a donc une place pour le hasard.

Et enfin vient la question des apparences. Pourquoi joue-t-on en réalité ? Que cache le jeu ? Le clown triste de Henneken dans The Frontier People : Maastricht, révèle l’ambiguité du jeu, léger et grave à la fois.

La salle même de l’exposition achève de brouiller les frontières entre jeu et art. Une grande table pour que les enfants puissent jouer est dressée au centre de la pièce. Avec ses nombreuses ouvertures sur la rue et le rez-de-chaussée, l’exposition semble suspendue. Et dans le fond, la baie vitrée donne sur un terrain de foot ! B.S.-F.

 

Photos :
© PLAY-The Frivolous and the Serious Installationsansicht, 2013 © me Collectors Room,Berlin – Foto: Daisy Loewl.
© Jonas Burgert, je Sticht, 2011. 
© Esther-Judith Hinz. untitled #21 from und mittendrin ich, 2005. / © VG-Bildkunst 2013.

Laisser un commentaire