Vivre en Allemagne, que ce soit pour une courte durée ou à long terme, implique de se pencher sur le fonctionnement politique du pays. Cet article est le dernier d’une série de 3 articles portant sur le fonctionnement des élections au Bundestag. Je me propose de répondre à la question suivante : Pourquoi former des coalitions ?
Le système électoral allemand rend quasiment impossible pour un parti de disposer de la majorité des sièges et donc de former le gouvernement à lui seul. Cette possibilité ne s’est présentée qu’une fois en 56 ans.
Les partis doivent donc former des alliances et négocier la formation de coalitions. Ils sont libres de s’allier avec toutes les formations représentées au Bundestag. Les coalitions sont donc déterminées par la répartition des sièges, par des programmes similaires entre les partis et par des accords préélectoraux. En effet, les partis déclarent leurs intentions de coalition avant les élections pour que les électeurs sachent avec quels partenaires gouvernera le parti auquel ils donneront leur vote. Ainsi, lorsqu’il choisit un parti, l’électeur exprime sa préférence pour une coalition entre certains partis car :
- les candidats des petits partis ont peu de chance de gagner une seule circonscription donc les électeurs votent souvent en premier pour un candidat d’un parti de coalition important.
- les partisans des partis principaux ont la possibilité de « prêter » leur seconde voix à un parti de coalition moins important pour lui permettre de franchir le seuil légal.
Il y a donc une répartition stratégique des voix pour indiquer les préférences de coalition. En conclusion, c’est un système complexe, unique et spécifique.
Le mode d’élection du Bundestag est resté stable depuis la création de la République fédérale allemande en 1949. Il semble fortement relié à l’histoire politique et sociale du pays, réformé après la Deuxième Guerre Mondiale, et propre à son régime et à sa composition d’état fédéral.
L’Allemagne est une démocratie parlementaire et majoritaire, notamment favorisée par le mode de scrutin plus majoritaire car l’électeur a souvent tendance à voter pour un parti ayant le plus de chance d’être élu et pas nécessairement pour celui dont il se sent le plus proche. Ainsi, le mode de scrutin est moins proportionnel que ce qu’il n’y parait.
Une réforme du système électoral a donc été mise en place en 2004 afin d’essayer de donner aux électeurs une meilleure influence sur la capacité des partis à être élus et sur une composition plus personnelle du parlement.
Ysé Massot