Meret Oppenheim, fascinante et insolite au Gropius Bau

Cent ans après sa naissance, l’artiste Meret Oppenheim (1913-1985) née d’une mère suisse et d’un père juif allemand, se voit consacrer une grande rétrospective de 200 œuvres rendant hommage à son œuvre multiforme, complexe et anticonformiste comprenant tableaux, dessins, sculptures, costumes, bijoux et œuvres de poésie.

« La liberté n’est pas donnée, on doit la prendre », aimait à dire cette femme qui a 18 ans, rebelle et pleine d’imagination, rejoint le cercle des surréalistes à Paris. Elle y rencontre André Breton, Giacometti, Max Ernst, Man Ray, Marcel Duchamp, Hans Arp, Francis Picabia, et devient la muse stylée du mouvement.  En témoignent les photos de la série «Érotique voilée » (1934), dans lequel Man Ray la met en scène nue et qui comptent parmi les œuvres les plus importantes du surréalisme.
 Meret n’a que 23 ans quand elle crée une tasse et sa soucoupe recouvertes de fourrure. L’œuvre étrange, provocante et poétique devient l’objet fétiche du groupe et est acquise dès 1936 par le fringuant directeur du tout jeune MoMA de New-York, Alfred Barr.
Puis, elle s’émancipe du courant surréaliste et rentre à Bâle en 1937 où elle traverse une crise d’identité et n’exerçe plus son art pendant plusieurs années. Ce n’est qu’en 1954 que sa créativité se réveille. Deux ans plus tard, elle dessine les costumes et les masques pour la pièce de Pablo Picasso «  »Le Désir attrapé par la queue » » mise en scène par Daniel Spoerri.
Refusant toutes les étiquettes, elle explore alors différents thèmes en utilisant différents matériaux. Le language et les mythes, les jeux et les rêves, la recherche de l’identité, la métamorphose entre les sexes, entre l’homme et l’animal, la nature et la culture, l’érotisme et le fétichisme féminin inspirent l’artiste.
Son œuvre déconcertante et pleine d’humour, intrigue et inspire. Décédée en 1985, son avant-gardisme continue à marquer les nouvelles générations d’artistes.

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« Les pensées sont serrées dans ma tête comme dans une ruche. Je les coucherai plus tard sur le papier. Toutes les pensées qui n’ont jamais été pensées roulent autour de la Terre dans la grande sphère spirituelle. La terre vole en éclats, la sphère spirituelle explose, les pensées se dispersent dans l’univers et vont continuer à vivre sur d’autres étoiles. »

– Meret Oppenheim: La condition humaine (Da stehen wir), 1973 Sammlung David Bowie © VG Bild-Kunst, Bonn, 2013

– Meret Oppenheim: Votivbild (Würgeengel), 1931 Privatsammlung © VG Bild-Kunst, Bonn, 2013
– Meret Oppenheim: Pelzhandschuhe, 1936 Ursula Hauser Collection, Schweiz Foto: Stefan Altenburger Photography, Zürich © VG Bild-Kunst, Bonn, 2013.

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