Berlin, de l’après-guerre à nos jours

La Berlinische Galerie est fermée pour travaux jusqu’au printemps 2015.

La Berlinische Galerie présente depuis la semaine dernière l’exposition Kunst in Berlin 1945 bis Heute qui comme son titre l’indique opère un large tour d’horizon de l’art à Berlin à partir de 1945 jusqu’à aujourd’hui. L’occasion de découvrir à travers toiles, photographies et installations ce qui forme l’originalité de cette ville, véritable vivier de l’art contemporain. L’exposition se décline en plusieurs sections qui traitent toutes d’un motif particulier de l’histoire berlinoise et dont nous vous donnons ici un rapide aperçu.

Berlin en ruine
Plus d’un tiers de Berlin est détruit à la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est ce monde crépusculaire où le temps est suspendu que Werner Heldt capture en 1946. Habitant chez Max Leon Flemming, un collectionneur berlinois qui risqua sa vie pour protéger les artistes réprouvés par le régime nazi, Heldt dessine à même la porte de l’appartement l’esquisse d’une ville en ruine. C’est avec des craies de cire et des crayons de maquillage qu’il réalise  «Tür», un instantané sur ce moment charnière où doucement et lentement une ville renait à la vie.

Le souvenir des morts
Le couple américain Nancy et Edward Kienholz  arpente les marchés aux puces et les braderies allemandes afin de recueillir 50 portraits de jeunes soldats tombés au front et dont les noms sont oubliés : une manière d’honorer le souvenir de ces « Pawn Boys », simples pions sur l’échiquier de la guerre.

Edward Kienholz und Nancy Reddin Kienholz, The Pawn Boys, 1983

Travail d’archives
A l’instar des cabinets de curiosités, ancêtres de nos musées modernes, l’usage de la classification d’archives témoigne de l’Histoire. L’archive renseigne deux fois : sur ce qu’elle nous montre et sur ce qu’elle omet de nous montrer. C’est cette précarité essentielle du travail documentaire  que Jenny Michen et Michael Hoepfel questionnent dans leur «Pulvarium» qui classe et répertorie la poussière comme signe poétique du temps qui passe. On peut alors se rappeler cette citation de l’auteur français Joris-Karl Huysmans qui écrivait dans Là-bas : « [La poussière] est le velours fluide des choses, la pluie fine mais sèche, qui anémie les teintes excessives et les tons bruts ».

Jenny Michel und Michael Hoepfel, Pulvarium 2005-2007

berlin-apres-guerre
Werner Heldt, Tür um 1946

Cette exposition s’inscrit à la suite de Kunst in Berlin 1880-1980 qui a eu lieu l’année dernière à la Berlinische Galerie.

AR.

En vignette : Dieter Appeltaus der Serie: Der Augenturm, 1977© Dieter Appelt

Laisser un commentaire