Humboldt, Krokodil et Polke: curieux mélange à la Me Collectors Room !

Du 29 novembre 2012 au 25 août 2013 la galerie Me Collectors Room propose une nouvelle exposition qui fait dialoguer oeuvres de la Renaissance, oeuvres de l’époque baroque et oeuvres contemporaines.

Toutes appartiennent à la collection de Thomas Olbricht, un chimiste et médecin allemand qui collectionne des oeuvres d’art depuis maintenant 25 ans. Pour la première fois depuis l’ouverture de la galerie en 2010, Thomas Olbricht a directement participé à la mise en place de l’exposition: les oeuvres sélectionnées permettent ainsi, selon lui, de donner un véritable aperçu de sa collection. Chose rare également, la Wunderkammer (cabinet des curiosités – exposition permanente) est, le temps de l’exposition, agrandie d’une nouvelle pièce dévoilant les nouvelles acquisitions du collectionneur.

Pourquoi, donc, aller voir cette exposition?
D’abord parce que Thomas Olbricht nous offre la possibilité de renouer avec la longue tradition des cabinets de curiosité qui, à partir du 16ème siècle, rassemblaient des objets rapportés de voyages dans le monde entier. Animaux exotiques, plantes, objets ayant appartenus à des princes… la collection de Thomas Olbricht a quelque chose de fascinant.
Dans le cadre de l’exposition, vous pourrez de plus admirer une toute nouvelle et remarquable acquisition de T. Olbricht: le Humboldt-Pokal, datant du milieu du 16ème siècle, qui appartenait à Alexandre von Humbolt. Il s’agit d’une coupe faite de noix de coco sculptée et d’argent. Enfin, la visite de la Wunderkammer se clot par une petite exposition mise en place par les élèves de l’école partenaire de la Me Collectors Room. Pendant environ six mois, les enfants ont travaillé sur certaines oeuvres de la Wunderkammer et ils exposent ici le résultat de ce projet, qui est vraiment de qualité!
L’autre point intéressant de cette exposition est le dialogue qu’elle propose entre oeuvres d’art de la Renaissance, de l’époque moderne et de l’époque contemporaine. T. Olbricht se dit en effet particulièrement « ému » des relations qui peuvent se nouer entre des oeuvres d’art de différentes époques. Si liens il y a, c’est surtout autour des thèmes de la vie, de l’amour, de l’Eros, du temps qui passe et de la mort.

humboldt-krokodil

Finalement, ce projet ambitieux tend parfois à se transformer en un vaste flou dont il peut être difficile de trouver le sens. On peut néanmoins souligner l’existence de pièces très intéressantes. C’est par exemple le tableau de Wolfe von Lonkiewicz, Garden of Earthly Delights (2012) qui est en fait une copie du tableau de Hieronymus Bosch, (fin du 15ème siècle) mettant en scène des éléments très modernes, comme des personnages pokemons. Au delà de cet exemple, l’exposition nous montre toute une réflexion portant sur l’image de la crucifixition du Christ.

Parfois presque glauques (à voir, la pièce interdite aux moins de 18ans, sensibles s’abstenir!), les oeuvres contemporaines sont présentées de telle façon qu’elles invitent à porter un nouveau regard, moderne, dans une certaine artistique, sur cet événement marquant de la culture chrétienne.
Finalement, c’est donc une exposition assez éclectique, mais qui vaut le détour. Mais, au fait, avez-vous vu le crocodile? E.R.

1: Esko Männikkö, Untitled, 2004-2009 C-Print vom Künstler gerahmt / C-print, framed by the artist, 81 x 110 cm© The artist and Galerie Nordenhake, Berlin / Stockholm
2: Humboldt-Pokal, Niederländisch, 1648-1653, Provenienz Alexander von Humboldt Kokosnuss, geschnitzt, Silbermontierung, getrieben / Coconut carved, beaten silver, H 29 cm © Kunstkammer Georg Laue, Münche
3: Wolfe von Lenkiewicz, Garden of Earthly Delights, 2012 Öl auf Leinwand / Oil on canvas, 451 x 240 cm © Courtesy All Visual Arts and the artist, photo: Stephen White

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