Kosky : Orpheus au Komische Oper

Orpheus, mis en scène par Barrie Kosky sous la baguette d’André de Ridder, sera chanté en langue allemande au Komische Oper. Orphée, fils du roi de Thrace Oeagre et de la muse Calliope, a un don. Par son chant, il peut charmer les êtres vivants et inanimés. Lorsqu’il apprend que sa femme Eurydice est morte, il décide de descendre aux Enfers afin de la sauver. L’entreprise échoue et le héros se suicide.
La légende d’Orphée, reprise par le librettiste Alessandro Striggio dans un opéra de Monteverdi (1567-1643), est le premier chef d’œuvre du genre, à la charnière entre la Renaissance et le baroque. Il est question d’amour, de chant. D’un chant qui devient amour.

Pendant les deux premiers actes, chanteurs et danseurs célèbrent cet amour, dans une ambiance champêtre, romantique et joyeuse. Les festivités se déroulent dans une serre tropicale, point fixe du spectacle. Dans cette serre, un trou d’eau symbolise la mort, le Styx dans lequel se noie le héros.

 

 

 

Le spectacle naît des contrastes. Les personnages du monde humain, en habits contemporains, évoluent au milieu d’êtres féériques (faunes, chimères, muses…).
Le chant marque le passage d’un état à un autre. Il est tour à tour enjoué, plein d’espoir, désespéré puis consolateur. L’unique décor semble se métamorphoser devant nos yeux.
L’originalité de cet Orpheus est double. La compositrice Elena Kats-Chernin a réorchestré les partitions d’origine. Des sonorités orientales plongent le spectateur dans un autre espace-temps. Enfin, Orphée et Eurydice ont chacun un double. Il s’agit de marionnettes, mimant la tristesse des personnages, qui ne peut toujours être chantée. B.S-F.

Photos: Iko Freese/ drama-Berlin.de

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