Madame Zik, plateforme d’expression musicale francophone sans frontières !

Aurélie Païta, plateforme musicale Zik
© Aurélie Païta, plateforme musicale Zik

Madame Zik : le ton est donné pour cette agence consacrée à la musique qui pulse au rythme de sa fondatrice, Aurélie Païta, et des artistes qu’elle manage. Lors d’une rencontre avec elle, la jeune femme de 30 ans nous raconte de sa voix douce les circonstances qui l’ont amenée à créer ce qu’elle appelle une « plateforme de promotion d’expression musicale francophone en Europe ». Après des études à Paris en management culturel, son intérêt pour la promotion de la diversité culturelle en Europe l’a conduite à travailler à l’étranger. D’abord en Autriche puis en Allemagne, à Dresde, comme assistante d’attachée culturelle à l’Institut français, Aurélie est ensuite arrivée à Berlin où elle s’est engagée dans des projets de coopération franco-allemands pour la jeunesse. C’est là qu’elle fait la connaissance de Mélinée et de Corinne Douarre, deux compositeurs-interprètes avec qui Madame Zik travaille. Une chose s’impose alors à cette férue de chanson française : il existe à Berlin une « scène francophone ambitieuse, mais qui n’est pas fédérée ». Aurélie relève le défi de créer son entreprise et c’est ainsi que Madame Zik ouvre ses portes le 3 octobre 2013. Le début d’une aventure qui lui « colle à la peau » !

« Dialoguer avec le public au-delà des frontières »

Pour suivre le tempo du « bouillonnement culturel » qui règne à Berlin, Aurélie Païta doit, seule, tout mener de front : orienter et accompagner les artistes, chercher des labels, trouver des salles, créer une fan-base, adapter les supports de communication, s’occuper des relations presse, construire un réseau… Sans compter la relation de confiance qu’elle doit instaurer avec ses protégés. Délicatesse et sensibilité sont de rigueur avec ceux qui se mettent « à nu sur scène ». Grâce à son énergie débordante et à ses diverses compétences, le succès de son agence va crescendo. Seul bémol ? La dure réalité financière qui touche tout artiste émergent. C’est pourquoi les nouveaux talents doivent se démener pour produire leur album et financer leurs premières années de carrière, la jeune entrepreneuse engageant la réflexion sur la stratégie adaptée à chaque groupe, que ce soit à l’égard des professionnels ou du public. Car c’est aussi de cela qu’il s’agit : d’un dialogue avec le public qui est « au-delà des frontières, les frontières étant souvent mentales » et d’un voyage à travers un « melting pot musical ».

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En effet, Madame Zik ne réserve pas sa musique aux Français ; celle-ci s’adresse aux francophiles, aux « amoureux des lettres », aux passionnés de la chanson française. Ses artistes parlent tous allemand, ce qui leur permet d’échanger avec le public berlinois, ravi de découvrir des Français chanter dans les deux langues. Par exemple, Mélinée fait parfois traduire ses textes, tandis qu’Antoine Villoutreix et Corinne Douarre ont déjà composé en allemand (respectivement, Berlin et Ich werde älter). « Il y a un réel intérêt àl’étranger pour la langue et la musique françaises », insiste Aurélie. « Les gens sont enchantés par ces artistes qui réinventent l’héritage de la chanson française et s’y inscrivent en leur donnant une identité propre », se réjouit-elle.

« Se laisser porter par les rencontres dans le travail et dans la vie »
Aurélie Païta s’efforce d’être un relai pour ces artistes afin de les faire connaître hors de Berlin. À long terme, le Japon, la Chine ou le Brésil pourraient être visés, mais pour l’instant, le travail ne manque pas avec la France, l’Allemagne, la Belgique et la Suisse. De même, Madame Zik pourrait profiter des soirées qu’elle organise avec ses singers/songwriters  – comme c’est le cas à la Villa Neukölln où des concerts ont lieu une fois par mois – pour inviter des artistes étrangers. Tout dépendra des musiciens qu’elle rencontre, car Aurélie se « construit à l’intuition, au gré des opportunités ». Sa manière de travailler est liée à sa personnalité ; la médiatrice ne promeut que ceux avec qui elle « s’entend humainement et musicalement ». Autrement dit, il faut la toucher au cœur !

Alexia Robin

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