Sang, sexe, scandale et sport sur la scène de la Schaubühne

"MEAT" - Gregor Biermann et Dennis Kwasny. Foto : Matt Lambert

Les quatre « S » du journalisme – ils assurent généralement un excellent taux de lecture – seront bien représentés sur la scène de la Schaubühne ! À l’occasion de la 14e édition du Festival of International New Drama (F.I.N.D.), la parole sera donnée du 3 au 13 avril aux nouveaux auteurs, avec un aiguillage particulier vers l’Amérique du Sud.

La dizaine de pièces présentées pendant la durée du festival traite pour la plupart de la capacité individuelle ou collective à changer le monde. Partant souvent d’une situation désespérée – « 2666 » de Roberto Bolaño, « Dieses Grab ist mir zu klein » de Biljana Srbljanović ou encore « MEAT » de Thomas Bo Nilsson -, elles se tournent vers la part sombre de l’être humain. Il est ici question d’une ville mexicaine laissée à l’abandon où le meurtre est chose quotidienne, d’assassinat politique à Sarajevo ou encore d’acte de cannibalisme et de démembrement au Canada.

« 2666 » de Roberto Bolaño. Foto: Gianmarco Bresadola

Entre colère et capacité à toujours espérer et rêver…

Les libertés individuelles en Russie (« Idioten »), l’activisme politique au Liban (« 33 RPM and a few seconds »), l’utopie (« Tratando de hacer una obra que cambie el mundo » et « El sindrome de Wendy »), le « spleen » (« Daisy »), l’écologie (« Atmen« ) et une réflexion sur la politique au Mexique (« Derretiré con un cerillo la nieve de un volcan ») complètent ce riche programme, qui oscille entre colère et cynisme et capacité à toujours espérer et rêver…

Exceptionnelle par son format – 240 heures de spectacle en continu assurées par 60 performeurs – l’installation de Thomas Bo Nilsson éveillera à n’en pas douter de la curiosité. Elle s’inspire d’une sordide affaire : le cas du Canadien Luka Rocco Magnotta, meurtrier présumé d’un étudiant chinois dont il aurait ensuite posté les vidéos sur internet. Un billet individuel permet d’assister pendant quatre heures à cette performance qui cristallise à elle seule très bien les quatre « S » du journalisme : sang, sexe, scandale… et sport d’endurance !

Nicolas Donner

Laisser un commentaire