Sexy mais pauvre

C’est une triste performance pour la capitale. Après Brême et le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, Berlin est le troisième Land rassemblant le plus de personnes touchées par la pauvreté en 2013 selon l’édition 2014 du rapport du Partitätischer Gesamtverband.

Le tableau, dressé par cette fédération de 10 000 associations dans le domaine social et de la santé, est pour le moins alarmant. Selon le rapport, le taux de pauvreté se situe à son plus haut niveau depuis la réunification allemande. En 2013, on compte 12,5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté soit 15,5% de la population totale dans la première économie de l’Union européenne. Le seuil est atteint par toute personne dont le revenu représente moins de 60% du revenu médian en Allemagne (à titre d’exemple 892 euros en 2013 pour une personne célibataire). Le pourcentage de Berlinois se situant en-dessous de ce seuil ne cesse d’augmenter : alors qu’il était de 17% en 2006, il a atteint 21,4% en 2013, soit une croissance de 0,6% par rapport à l’année passée.

Le rapport estime cependant que l’écart de richesses entre pauvres et riches n’est pas aussi significatif à Berlin que dans d’autres régions du pays où pourtant, le recours à l’aide publique est très fréquent comme le souligne le président de la fédération Ulrich Schneider. Cela vaut à Berlin la qualification de Hartz-IV Hauptstadt, la capitale des aides sociales.

L’autre statistique choc publiée par le rapport est qu’un tiers des enfants berlinois vivrait grâce à l’aide publique. Ulrich Schneider tire de sombres conclusions de cette situation : « Pour ces enfants, le fait de travailler ne va plus de soi désormais ».

Enfin, M. Schneider pointe du doigt le nombre toujours plus important d’emplois faiblement rémunérés qui plongent de nombreux salariés dans la précarité. Dès lors, même si le chômage recule depuis plusieurs années dans la capitale allemande, des salaires permettant de vivre correctement ne sont pas toujours au rendez-vous. Une étude récente démontre ainsi que les salaires à Berlin sont 20 fois moins importants qu’en Bavière à titre d’exemple.

Vignette : © Kymberly Janisch sur FlickrCC BY-NC-ND 2.0

Camille Baissat

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