Sohn, Dorian Wood et Mouse on Mars pour ce début de saison au HAU

Avec cette nouvelle saison qui commence au HAU, notre attention s’est portée sur trois artistes musicaux aux personnalités singulières qui viendront tour à tour ponctuer la programmation théâtrale de ce mois d’octobre. D’un premier album pour l’un à une rétrospective-anniversaire pour d’autres, leurs musiques trouvent un point commun dans une liberté créatrice revendiquant le même ancrage indépendant.

Sohn

© Hebbel am Ufer

L’Anglais Christopher Taylor, expatrié à Vienne pour fuir l’effervescence londonienne, est « né il y a deux ans » en devenant Sohn. Personnage énigmatique évoluant dans un univers poétique et mélancolique, il a su séduire la critique internationale avec son premier album « Tremors » sorti en avril 2014. Mélangeant drum, synthé et boîte à rythmes, sa musique limpide, électro, rêveuse sur laquelle sa voix angélique aux accents soul vient se poser, est indiscutablement propice aux voyages.

Dorian Wood

© Hebbel am Ufer

Californien d’origine chilienne, il fait partie de ces personnages qui ne laissent jamais indifférent. Artiste iconoclaste, charismatique et fascinant, il jongle admirablement entre les styles, passant successivement de la soul à la musique baroque, des rythmes balkaniques aux tonalités expérimentales. La critique ne se trompe pas en parlant de lui tel un « ovni musical » créant le trouble dans le paysage culturel. Entre ténor à la voix profonde et chaude et icône queer, Dorian Wood s’est construit un univers schizophrénique teinté de sensualité et de provocation, notamment par le biais de clips à l’esthétique soignée qui mettent en relief une dimension blasphématoire. Sur scène, l’intensité émotionnelle qu’il dégage alliée à sa présence imposante donne à ses performances des airs de rituels.
Son dernier album « Rattle Rattle« , financé grâce au crowd-funding, a mis quatre ans à voir le jour, mais il est des choses qui doivent mûrir à point et “Rattle Rattle“ est certainement de celles-là. Enregistré avec un orchestre de chambre et des choeurs, le grandiose qu’il suscite se conjugue parfaitement avec la puissance de sa voix et de celles des différents artistes dont il s’entoure, à l’instar de ce duo avec la jeune chanteuse Angela Correa dont la voix insoupçonnée, aérienne et mystérieuse, laisse… sans voix.

Mouse on Mars

© Hebbel am Ufer

Le duo formé par Jan St Werner et Andi Toma viendra fêter son 21ème anniversaire lors d’un week-end spécial intitulé “21 Again Festival“. C’est en 1993 que Mouse on Mars s’est fait connaitre avec une musique mélangeant allègrement techno, pop, funk, drum’n bass et dance club. Dans la tradition germanique de la pop électronique de Kraftwerk, Mouse on Mars propose une électro colorée où sonorités synthétiques teintées de sons de Gameboy propres au mouvement 8bits, voix robotiques et destructurations rythmiques composent un langage sonore propre, surréaliste et acidulé.
Ce festival ne sera pas une simple rétrospective. Pendant deux jours, HAU1 et HAU2 accueilleront diverses manifestions telles que des discussions, des installations, des vidéos et bien sûr des concerts avec différents artistes en collaboration avec Mouse on Mars.

Sophie Galibert

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