Un guide sur l’expatriation dédié aux femmes

Comme vous peut-être, Delphine Marteau est une expatriée. Comme vous, elle a découvert que l’expatriation n’était pas une chose anodine, qu’elle demandait du temps, de la réflexion et des efforts car les changements et les obstacles étaient nombreux. Depuis quinze ans qu’elle voyage entre l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient, Delphine a pu apprendre de ses expériences et comprendre les clés d’une installation, d’une adaptation puis d’une intégration réussie. Aujourd’hui, installée à Dubaï depuis trois ans, Delphine tente de venir en aide à ces gens, mais aussi et surtout à ces femmes, qui quittent leur pays pour l’étranger. Avec l’écriture de son livre « L’expatriation au féminin », publié il y a quelques mois aux éditions l’Harmattan, Delphine Marteau offre aux (futurs) expatriés un guide fournissant réponses, conseils et témoignages. L’auteure a bien voulu répondre à nos questions.

– Pourquoi avoir écrit ce livre ?
J’ai quitté la France il y a 16 ans maintenant, et j’ai vécu dans 5 pays très différents. Toutes mes expériences ont été extrêmement riches et m’ont permis d’observer les difficultés de certaines femmes dans leur nouvelle vie à l’étranger. « Expatriée au long cours », j’ai été souvent sollicitée pour des conseils sur l’expatriation. C’est donc assez naturellement que j’ai démarré l’écriture de ce livre qui me semblait correspondre à un réel besoin pour beaucoup de femmes.

– Quel en est le contenu ? Est-ce des conseils pratiques ou une réflexion sur l’expatriation au féminin ?
C’est un peu les deux ! L’idée est vraiment d’être constructive et de donner des pistes pour bien démarrer et vivre au mieux une expatriation. J’ai abordé l’expatriation sous l’angle thématique (l’installation, les écoles, la vie sociale, l’activité professionnelle – ou non – les enfants, le couple…), avec des conseils (résultats de mes expériences et observations) et quelques réflexions !

– Y a-t-il selon toi un profil type des femmes qui s’expatrient ?
Je pense qu’il n’y a pas de profil type de femmes qui s’expatrient. Comme dans toute société, tous les profils sont représentés, et il me semble que cette diversité est de plus en plus flagrante avec l’augmentation du nombre de Français qui partent tenter leur chance à l’étranger. C’est certainement une des richesses de l’expatriation : rencontrer des gens qu’on n’aurait probablement jamais croisés en restant en France.

– Les femmes vivent-elles l’expatriation différemment que les hommes ?
Quand elles suivent leur mari expatrié (ce qui représente encore la majorité des cas, même si cela évolue), elles vivent fatalement l’expatriation de façon très différente. D’abord parce que, dans ce cas-là, elles changent de statut, ce qui n’est pas toujours évident à gérer. Ensuite, c’est généralement sur elles que repose l’enjeu de la « reconstruction » de l’équilibre familial. Mais tout cela est surmontable et il est tout à fait possible de retrouver un équilibre et de s’épanouir… à condition de s’en donner les moyens ! Retrouver du travail, créer son entreprise, se réorienter professionnellement, faire du sport, avoir une activité artistique, culturelle… Tout est possible ou presque !

– Quels sont les stress et difficultés généralement rencontrés par les femmes lors de l’expatriation ?
Il est difficile de généraliser, tant le stress ressenti (ou pas) et les difficultés dépendent de la personnalité et de l’histoire de chacune. La gestion de la nouveauté, le changement de statut (quitter un boulot pour suivre son mari), la reconstruction du lien social, le choc culturel, l’équilibre familial, l’épanouissement personnel, le sens…  De nombreuses difficultés peuvent être rencontrées, mais rien n’est jamais définitif. Par ailleurs, toute expatriation est rythmée par différentes phases allant de l’euphorie au rejet, en passant par les interrogations et l’équilibre… Tout est possible, dans l’ordre ou dans le désordre ; il faut savoir l’accepter et se laisser du temps.

– Comment s’y préparer ?
Il n’y a pas de recette miracle, mais plutôt une approche constructive à adopter. Avant de partir, il peut être intéressant de se renseigner sur son pays d’adoption pour en comprendre quelques codes et en apprécier les subtilités, de multiplier les contacts plus ou moins éloignés (famille, amis) pour avoir des bons conseils au début, d’anticiper certaines démarches administratives… L’état d’esprit est essentiel. Dans la plupart des cas, l’expatriation n’est pas définitive et ne représente qu’une tranche de vie. Il faut aborder cette période comme une opportunité.

– Quel est le rôle de la cellule familiale ?
En l’absence de la famille au sens large et des amis de longue date, la cellule familiale est essentielle en expatriation. Dans un nouvel environnement, elle représente un pilier et un cocon pour chaque membre de la famille ; un repère et un refuge. Elle constitue un cadre rassurant pour les enfants comme pour les parents.

– Comment se gère une « bonne » expatriation ?
La réussite n’ayant pas la même signification pour tout le monde, il est important de bien identifier ses besoins et de définir ses attentes. Je pense néanmoins qu’il y a certains enjeux majeurs au cours d’une expatriation : celui d’avoir un ou plusieurs projets (professionnels ou non) pour pouvoir s’épanouir en dehors de la sphère familiale et donner du sens à l’expatriation ; celui de créer du lien social pour pouvoir échanger et se sentir entourée ; celui de redonner un cadre sécurisant à ses enfants ; celui de trouver un nouvel équilibre dans le couple. Ensuite, de nombreux éléments peuvent contribuer à une bonne expatriation, mais cela dépend des priorités et de la personnalité de chacune !

– Quels sont les bénéfices d’une expatriation selon vous ?
Les bénéfices d’une expatriation peuvent être infinis ! Humainement, culturellement, professionnellement… Chaque expatriation peut s’apparenter à une vie en plus ; il faut savoir en profiter ! Il appartient à chacune de prendre le meilleur de ce que peut offrir un pays et une tranche de vie à l’étranger.

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