Uphill de Shang Chi Sun

photo © Ping Hsu

Uphill la nouvelle production du chorégraphe et danseur taiwanais Shang Chi Sun, troisième partie d’une trilogie, débutée avec Je. Sans.Paroles et Traverse a été présenté à la Sophiensaele.
Danseur classique et contemporain formé à l’Académie Nationale des Arts de Taipei, Shang Chi Sun a jusqu’ici collaboré avec de nombreuses compagnies de danse comme celle de Sasha Waltz & Guest.

Shang Chi Sun et les danseurs David Essing et Ross Martinson s’interrogent avec ce spectacle sur le temps. Dans la nature, le temps est cyclique, les phénomènes naturels se répètent. Pourtant, ils ne sont jamais tout à fait les mêmes. D’imperceptibles changements ont lieu. C’est ce que montre ce spectacle avec des corps qui dansent la répétition du même et de l’autre.

Uphill met en scène la tension entre le visible et l’invisible et force notre regard. Emerge de cet espace-temps en perpétuelle mutation une tension des corps les uns envers les autres. L’Autre peut être mon ami, mon frère, un étranger ou même un ennemi.

Le temps est marqué par des pulsations électroniques, comme le bruit d’une horloge, ou les battements du coeur, extrèmement angoissantes. Lorsqu’elles s’arrêtent pendant un court répit, seule la respiration des danseurs rythment le spectacle. Le silence est presque aussi inquiétant.

Les pulsations semblent ne jamais devoir s’arrêter, comme le temps. Le spectateur est mis face à sa propre peur. Peur du temps qui ne s’arrête jamais, et peur qu’il s’arrête.

Derrière les pulsations on distingue différents rythmes. Lent, rapide, nerveux, l’homme peut s’approprier ce temps qui passe. Et le vivre toujours différemment. B.S.-F.

 

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