27 janvier 1945, l’Armée rouge libère le camp de concentration et d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau. En passant le portail à l’inscription tristement célèbre, Arbeit macht Frei, les soldats russes se retrouvent face à des squelettes vivants à la démarche hésitante et aux yeux hagards.
« Un jour ma mère avait voulu distribuer de la nourriture à une colonne de prisonniers soviétiques. Ils s’étaient jetés sur elle en cherchant à s’arracher ce qu’elle voulait leur donner. Ils avaient failli la piétiner. Cette image, je l’avais devant les yeux au fur et à mesure que nous nous rapprochions du camp. Je m’attendais à quelque chose de semblable. Or ce que j’ai vu allait au-delà de l’imaginable, à tel point que le souvenir de ce spectacle me secoue encore. » Ivan Sorokopoud, sergent-mitrailleur du 507e régiment de fusiliers de l’Armée rouge, propos recueillis par Sophie Lambroschini.
L’horreur en chiffres
Près de six millions de Juifs, cinq cent mille Tziganes ainsi que des millions d’homosexuels, d’handicapés, de Noirs et de Slaves périrent dans les camps.
Dans les seules chambres à gaz d’Auschwitz, plus d’un million de personnes furent assassinées par les S.S.
Devoir de mémoire : visiter Auschwitz
Visiter le camp d’Auschwitz-Birkenau situé en Pologne à six heures de Berlin, écouter des témoignages de déportés, méditer entre les dalles du Mémorial de la Shoah. Nombreuses sont les manières de s’approprier et de se remémorer notre Histoire. Un devoir de mémoire qui s’honore aussi bien à travers les pages des livres de l’écrivain Primo Levi que dans les peintures de Walter Spitzer.
Une époque trouble
À l’heure ou l’extrême droite siège pour la première fois depuis la Seconde Guerre Mondiale au parlement allemand et où la Méditerranée est devenue un cimetière, il est nécessaire de s’interroger sur les mécanismes qui ont favorisé l’avènement du IIIe Reich.
Et, plus que jamais, de résister à la barbarie identitaire.
Lou Antonoff