Le B-Ware! Ladenkino

© A. Altmann

Une enclave de cinéma à Friedrichshain

Ce qui fait le charme de Friedrichshain, ce sont ses petits bijoux qui résistent encore et toujours à la gentrification croissante, comme le B-Ware! Ladenkino.

Quand j’y ai mis les pieds pour la première fois, j’ai eu un coup de foudre monumental. De dehors ce cinéma ne paye pas de mine; on se dit qu’il y aura une salle de projection tout au plus. Les affiches de films récents côtoient celles de classiques, les séances sont écrites sur une gigantesque ardoise.

Un intérieur cosy et surréaliste

Quand on franchit le pas de la porte, on découvre un petit salon rempli de meubles kitchs un peu baroques qui fleurent bon le recyclage, et on se demande où il peut encore y avoir la place de mettre une salle de cinéma. Les lumières, colorées et tamisées, donnent immédiatement à la pièce un côté surréaliste. Après avoir commandé une bière ou un café à la caisse de cinéma en attendant le début du film, on découvre avec stupéfaction que, non seulement il y a trois salles, mais pour y accéder on passe par un vidéoclub très fourni en cinémas du monde (leur rayon français est d’ailleurs loin d’être triste, pour ceux d’entre vous qui auraient le mal du pays). Pour être honnête, je ne réalise toujours pas par quel tour de passe-passe il peut y avoir trois salles de cinéma, ce qui rend cet endroit encore plus magique pour moi.

© A. Altmann

Canapés et 3D

Dans deux de ces trois salles (je ne connais pas encore la troisième), il y a un gros canapé au premier rang. Comme le reste du mobilier, c’est indéniablement un meuble récupéré, et, comme la plupart des spectateurs n’aiment pas être trop près, cette merveille est souvent libre.

Là, assise confortablement, bière en main, je me sens véritablement chez moi – à la différence près de la bonne qualité visuelle et sonore. D’ailleurs, le cinéma propose des séances en 3D, et, là encore, rien à dire sur la qualité, tout à fait satisfaisante.
Pourquoi est-ce que je vous parle donc de ce cinéma ? Eh bien, parce que j’espère de tout coeur que des bijoux comme celui-ci ne disparaîtront pas de sitôt. C’est ces endroits qui m’ont fait venir à Berlin – un peu cassés, un peu à l’arrache, mais avec ce supplément d’âme qui les place bien au-dessus de n’importe quel multiplex.

Athalia Altmann

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