La légende d’Abraham et de son fils : obéissance et sacrifice

De par son architecture prenante, le musée juif de Berlin est une attraction à lui tout seul. Et avec les expositions qu’il présente, il devient alors une visite incontournable. La dernière en date, par exemple, est à ne pas louper. Il s’agit du travail réalisé par un couple d’artistes sur un thème central des traditions juive, islamique et chrétienne : la soumission à la volonté de Dieu par le sacrifice d’Abraham. Intitulé Gehorsam – Eine Installation in 15 Räumen von Saskia Boddeke & Peter Greenaway, il est visible jusqu’au 13 septembre 2015. Une exposition originale et surprenante dont la mise en scène, réussie, parvient autant à accrocher le visiteur qu’à, parfois, le mettre mal à l’aise.

Difficile de décrire l’incroyable travail de l’artiste multimédia hollandaise Saskia Boddeke et du réalisateur gallois Peter Greenaway sans révéler les secrets des 15 salles que vous allez découvrir. Chacune des pièces comporte une installation vidéo qui lui est propre et qui n’a de sens que dans la salle qui la contient. Toutes racontent un pan de la légendaire histoire d’Abraham et du sacrifice de son fils Isaac ou Ismaël. Plus vous avancez, plus vous approchez de l’holocauste… jusqu’à y arriver.

Les artistes, également commissaires de l’exposition, ont joué sur les sensations. « Les Allemands ont l’habitude de réfléchir puis d’analyser leurs sentiments. Ici, c’est l’inverse. On éveille les sens du visiteur – l’odorat, la vue, le toucher, l’ouïe – et on le pousse ensuite à s’interroger », explique Saskia. Au début de l’exposition, le public est en effet amené à s’identifier à Isaac. Tandis qu’à la fin… une question l’interpelle.

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Pour parvenir à une telle mise en scène, plus de 50 objets, 250 photos et 300 armes (oui, des armes) ont été nécessaires. Sans compter les plumes, les pierres, les journaux, les vidéos et autres détails décoratifs utilisés. Un texte écrit en calligraphie dorée guide le visiteur dans chaque salle et l’aide à en comprendre la signification.

On ne vous en dit pas plus…

Texte et photos : A.R

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