Une séance bien-être chez Momoko Shiatsu

© Lisa Zappe

Ayant découvert Momoko Shiatsu et le cabinet de Magali Chastaing récemment, j’ai eu envie d’écrire cet article. Le bien-être, ça se partage !

Pour commencer cet entretien avec la praticienne, je lui demande d’expliquer un peu cette technique : « Pour quelqu’un qui ne connaît pas du tout le shiatsu, que lui dirais-tu ? »

« Que l’idée du massage shiatsu que tout le monde a en tête n’est qu’une infime partie de ce que représente le shiatsu en réalité. La médecine traditionnelle chinoise n’est pas là pour de la détente superficielle mais au contraire pour travailler plus en profondeur sur les méridiens, de manière plus énergétique et plus profonde. L’idée est de rééquilibrer le corps et l’esprit, de toucher l’âme… »

La technique du shiatsu (technique de médecine non conventionnelle) est une thérapie manuelle d’origine japonaise, inspirée de l’acupuncture chinoise et du anma. Elle vise à rétablir la circulation de l’énergie vitale, le QI, dans les zones du corps, là où elle est soit en manque, soit en excès. Le shiatsu utilise des pressions verticales, pratiquées à l’aide des pouces principalement, mais aussi des coudes ou des pieds parfois, sur l’ensemble du corps humain. Il  se réfère aux connaissances de la médecine traditionnelle japonaise (il faut noter que les bases sont quasi identiques à celle de la médecine chinoise) et aux connaissances de l’anatomie-physiologie contemporaine, afin de traiter une multitude de troubles organiques, fonctionnels, psychologiques ou bien très souvent, en tant que médecine préventive. Le shiatsu se pratique au sol, sur un matelas de type futon, mais il est également possible de le pratiquer sur chaise ou lit d’hôpital si nécessaire.

Le parcours de Magali Chastaing s’est révélé très divers. Bien qu’intéressée par le Japon et sa culture (films et littérature) depuis le plus jeune âge, elle s’oriente tout d’abord vers une Licence  LLCE allemand (Littérature, Lettres et Civilisation Etrangère), faisant suite à un bac cinéma. A 19 ans, elle fait sa première séance de shiatsu et s’essaye aussi au Buto, danse contemporaine japonaise, ce qui lui a permis de continuer son exploration du pays nippon.

Après une première carrière dans le stylisme (au cinéma principalement), elle lance  une petite entreprise de vêtements vintages en ligne. Sa vie l’ayant conduite à emménager sur Berlin, elle effectue des petits boulots dans le cinéma.

Suite à de sérieux problèmes de santé et expérience traumatisante, ne recevant pas l’aide nécessaire de la part des médecins, Magali se tourne vers des méthodes alternatives telle que la sophrologie ou le yoga et c’est là qu’elle trouve sa voie. Elle réalise qu’elle souhaite donner aux autres ce que l’on a pas pu lui donner lorsqu’elle en avait besoin. Elle aime cette dimension humaine que n’a pas la médecine, aime sentir les mécanismes en elle et l’influence de l’esprit sur le corps.

Elle se lance donc dans des études de shiatsu. Elle obtient son certificat un an plus tard puis continue actuellement son apprentissage avec une formation sur les méridiens prolongés de Masunaga. A ses débuts, la praticienne souhaitait trouver des opportunités pour s’exercer sur des gens dans l’urgence du besoin. Ses premières séances se sont donc déroulées bénévolement  au sein d’une maison de quartier de la Lausitzer Straße, auprès de femmes en situation sociale difficile, ayant subi des traumatismes (violences psychiques, physiques et sexuelles) et ne pouvant bénéficier de ce type de soin. Elle ouvre son propre cabinet/Praxis en 2016, dans le quartier de Kreuzberg.

© Lisa Zappe
© Lisa Zappe

La clientèle est assez variée. Les gens intéressés par les médecines alternatives ou le yoga souhaitent régulièrement bénéficier d’une séance de shiatsu. D’autres, déçus par la médecine traditionnelle et atteints de maladies chroniques, se tournent de plus en plus vers cette pratique, plus humaine.

Pourquoi consulter et à quelle fréquence ?

Les séances sont adaptées à tous les âges, pour toutes les périodes de la vie. Le nombre de séances varie selon les cas. Un problème plus ancien prendra plus de temps car il faut réussir à remonter à la source du problème par exemple. On peut aussi faire des séances préventives, une fois par mois, tous les 3 ou 6 mois… « En Chine, on paye le médecin quand on est en bonne santé, pas lorsque l’on est malade ! C’est révélateur ! » me dit Magali en souriant.

Pour les femmes : accompagnement à la grossesse, douleurs menstruelles

Pour tous : problèmes de dos, osseux, digestifs, respiratoires (asthme), cutanés et allergies… Le shiatsu est aussi particulièrement efficace pour les situations de stress, de crises psychologiques ou les troubles psychiatriques liés au corps (perception du corps, troubles alimentaires…)

Pour les enfants et les ados, il est très efficace pour  les cas d’hyperactivité, des troubles de la concentration ou de l’attention, les épisodes dépressifs (acceptation et estime de soi, confiance en soi…)

Ce qu’aime Magali Chastaing avant tout dans cette pratique, c’est la relation avec les clients, « plus authentique » selon elle. « Il n’y a pas de masque social, les conversations sont plus vraies, des histoires de vies sont mises à nu, une sorte d’intimitée partagée je dirai ».

Combien ça coûte ? 70 euros la séance, non remboursée. Certaines possibilités de remboursement seront possibles d’ici quelques temps. Les tarifs sont dégressifs au fur et à mesure des séances et la 10ème est offerte !

Que représente le shiatsu pour toi ?

« J’ai le sentiment de redonner aux gens l’aide que l’on m’a donnée au moment où je me suis tournée vers ces médecines douces. La formation que j’ai suivie n’était pas uniquement professionnelle car le processus entamé m’a changée profondément. Grâce au shiatsu, on se découvre soi-même, ce qui nous définit et cela a été salutaire pour moi. Cette pratique me rend plus forte chaque jour et en avoir fait mon métier est une méditation quotidienne. »

Marie Dufour

 

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