Préparez-vous à être déçus… de ne pas pouvoir tout voir ! Potsdam regorge en effet de parcs et châteaux, de colonies russes ou flamandes, de temples et autres fausses ruines. Une balade du week-end, avec de quoi vous faire perdre la tête, ou vous ravir, à vous de voir.
Côté pratique
45 minutes en S-Bahn depuis Berlin-Hauptbahnhof. Le prix d’un ticket ABC. Descendez tout simplement à Postdam Hauptbahnhof et préparez-vous à marcher un peu. La première partie de l’itinéraire de la promenade se trouve ici.
Tour de ville
Rejoignez la Bundesstrasse 2 et traversez la Havel en direction du nord. Un premier château aux murs roses vous souhaite la bienvenue. Il s’agit du Parlement Régional du Brandebourg. En poursuivant votre chemin, vous arrivez sur l’Alter Markt, ou ancienne place du marché. Sur votre droite, le Potsdam Museum logé dans l’ancienne mairie et face à vous, l’imposante Nikolaikirche, tous deux en partie rescapés des bombardements de 1945.
Longez le Parc der Einheit (« de l’unité »), qui rappelle les accords de Potsdam signés en 1945 entre les grandes puissances mondiales, traversez la Bassinplatz, contournez l’église de Pierre et Paul et engagez-vous dans la Benkerstrasse.
Séjour en Hollande et en Russie
Vous arrivez alors à Amsterdam. Ou presque.
La Mittelstrasse n’est autre qu’une reconstitution des maisons du nord, idée de Frédéric-Guillaume Ier afin d’attirer les artisans hollandais en 1792 dans le cadre des travaux d’assainissement des marécages. De nombreux cafés et boutiques bordent aujourd’hui ce quartier animé.
Dirigez-vous vers le nord, passez la Nauener Tor, de style néo-gothique, et suivez la Friedrich-Ebert-Strasse. Petit coup d’oeil à la mairie de Potsdam sur votre gauche, traversez l’Alleestrasse et engagez-vous dans la Russische Kolonie, ou colonie russe. Le ton est donné : vous voilà en pleine toundra, cabanes en bois et vergers à l’horizon. Construites en 1826, ces jolies maisons de bois ont été pensées pour accueillir les chanteurs du chœur de l’armée russe. Deux maisons seraient encore habitées par les descendants des artistes. Chut !… Vous entendez la balalaïka ?
En direction du Château de Sans Souci
Regagnez le sud en empruntant la Jägerallee, passez la Jägertor, et longez l’Hegel Allee, ancienne frontière de la ville. Prenez sur la droite, dépassez l’école de danse, puis la Dreikönigstor et pénétrez enfin dans le parc en suivant la Hauptallee. Poursuivez jusqu’au premier bassin droit devant vous. Sur votre droite : la Bildergalerie, ou galerie de tableaux, 1747, construite dans le seul but d’exposer des œuvres, idée nouvelle à l’époque. Continuez votre chemin jusqu’au deuxième bassin et arrêtez-vous. Admirez : la volée d’escaliers et enfin, le Château de Sans Souci au sommet. À la cour de ce Versailles version germanique, on parlait français, d’où son nom. Vous pouvez le visiter, en suivant un guide.
Le Château et … tout le reste
C’est Frédéric le Grand, amateur d’art, qui fait aménager ce parc, avec le château bien sûr, de style rococo mais aussi une série de folies et autres extravagances architecturales que vous découvrirez tout au long de votre balade. Contournez donc le château par la droite, saluez Frédéric qui repose tout près de son œuvre, et découvrez la magnifique colonnade à l’arrière, puis au loin, les « ruines antiques », très romantiques selon la mode de l’époque.
Continuez la promenade en suivant la colonnade vers l’ouest. Appréciez le moulin du parc sur votre droite, puis sur votre gauche, le château des Neue Kammern, des chambres supplémentaires pour les invités, et le jardin sicilien. Vos pas vous mènent à l’Orangerie. Avec sa grande terrasse et sa fontaine face au panorama, un coin idéal pour pique-niquer.
Pour ceux qui préfèreraient s’asseoir plus confortablement et se faire servir, poussez jusqu’au restaurant de la Drachenhaus, ou maison du dragon et déjeunez sous les étoiles.
C’est reparti, 2ème partie
Une fois les forces reconstituées, direction le Nouveau Palais. Vous apercevez au passage le temple antique, qui n’a, lui aussi, d’antique que le nom.
Le Nouveau Palais, de style baroque dans toute sa splendeur, impressionne par sa taille, la richesse de ses matériaux, le nombre de statues, à l’extérieur comme à l’intérieur. Visite recommandée. 400 pièces, plus de statues encore, un théâtre de 300 places, une grotte… de quoi épater tout le monde !
Face au château se trouvent les communs… qui n’ont vraiment rien de commun ! Deux escaliers majestueux, et des bâtiments à l’image du château : grandioses. Aujourd’hui occupés par l’Université de Potsdam. On y trouvait les cuisines et les palais des gardes et serviteurs… un tunnel facilitant le passage par temps de pluie a été construit à la fin du XIXème siècle, entre le château et les communs.
Sur le chemin du retour
Il faut maintenant penser à rentrer chez soi, même si l’envie de séjourner dans l’une des quelques centaines de chambres disponibles ici ne manque pas. Pour vous consoler, vous pouvez faire un détour vers le sud, jusqu’à la Faisanderie, puis l’Hippodrome et enfin vous arrêter à l’énième château de la journée : le Château de Charlottenhof, de style plus classique.
Traversez l’étang, le Maschinenteich et côtoyez de nouveau « l’Histoire » en longeant les thermes romains accompagnant le château. Et non, vous n’êtes pas encore au bout de vos surprises… Franchissez l’Ökonomieg Weg Sans Souci et tournez sur votre droite. Une autre folie, un autre voyage : le pavillon chinois.
Suivez le cours d’eau qui vous guide jusqu’aux jardins du Château de Sans Souci. Accordez-lui un dernier regard et dirigez-vous vers la sortie du parc. Empruntez la bien nommée Allee Nach Sans Souci (après Sans Souci) : vous arrivez alors sur la Luisenplatz et sa Porte de Brandebourg locale. Franchissez cet arc de triomphe et laissez-vous tenter par une glace au « The Ice Café ». Elles valent bien une petite pause. Laissez-vous guider par les nombreuses terrasses et boutiques de la Brandenburgstrasse. Enfin, orientez-vous vers la gare en suivant une partie de l’ancien canal, récemment rénové le long de la Yorckstrasse.
Vous voilà de retour à l’Altermarkt. Les cloches de la Nikolaikirche vous rappellent qu’il est l’heure de reprendre le train pour Berlin. Ou vous font signe qu’elles seront encore là à votre prochain passage. Alors, à bientôt ?
Lucile Yon