Classer la culture techno berlinoise au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO ! C’est l’objectif de RAVE THE PLANET, une organisation à but non lucratif basée à Berlin et dédiée à l’esprit et à la culture de la musique électronique.
Aux commandes, des artistes, des ravers, mais aussi le légendaire Dr Motte, l’inventeur de la Loveparade. Cette belle équipe s’est fixé comme mission de faire reconnaitre la techno berlinoise comme une forme culturelle. L’objectif ? Faire accroitre la compréhension et l’acceptation par le public d’un phénomène fortement ancré à Berlin. L’idée est également de sauver les clubs – lourdement impactés par les longues fermetures liées à la pandémie de Covid 19 – mais aussi de soutenir les créateurs afin que cette culture puisse continuer de se développer.
Berlin, capitale mondiale de la techno et de la culture club
Si la musique techno est née à Détroit aux États-Unis, la culture techno, elle, est fortement rattachée à la capitale allemande. Les particularités historiques de la ville, notamment la chute du mur de Berlin et l’euphorie qui en a résulté, ont offert un terreau propice à son développement. En effet, dans les années 1990, les espaces vacants et en « jachère » administrative ont offert un terrain de jeu idéal pour cette scène culturelle créative. Depuis, de grands événements nés à Berlin, comme la Love Parade, ont conduit à la connexion étroite entre la techno et la ville. C’est pourquoi aujourd’hui Berlin est souvent qualifiée de « capitale mondiale de la techno ».
Pourquoi la culture techno berlinoise au patrimoine de l’UNESCO ?
Selon l’organisation RAVE THE PLANET, faire reconnaitre la culture techno berlinoise en l’inscrivant dans l’annuaire national de l’UNESCO aurait d’énormes répercussions. Ce serait le moyen d’attirer sur elle l’attention internationale en premier lieu. Ce nouveau statut ferait prendre conscience au plus grand nombre que la techno est devenue une forme culturelle à part entière.
Ensuite, cela permettrait de sensibiliser le public à la nécessité de protéger et préserver cette culture underground berlinoise menacée.
Enfin, par le biais de subventions, cela permettrait de sécuriser et sauver certains hauts lieux de la techno – les clubs mythiques de Berlin mais aussi certains petits frères « clandestins ». Avec le statut de protection de l’UNESCO, les demandes portant sur l’insonorisation, les dispositifs incendie ou encore la protection des monuments, seraient tranchées plus facilement en leur faveur.
Pour rappel, la demande comprend également :
- Un statut égal pour la culture de la musique électronique avec toutes les autres formes et institutions culturelles établies, ainsi que des revendications et des opportunités égales de financement gouvernemental.
- Protection des clubs et autres lieux en tant que sites culturels.
- Revenu de base inconditionnel pour les artistes et les travailleurs culturels.
- Mise en place de la « Journée de la culture de la musique électronique » comme jour férié le deuxième samedi de juillet (journée traditionnelle de la Love Parade Berlin).
- Une abolition générale et nationale de toutes les interdictions de danse, en particulier les jours fériés chrétiens.
- Le droit à des manifestations culturelles et non verbales de danse et de musique, exemptes de contributions verbales obligatoires, de sorte que les manifestations, en particulier de culture musicale électronique, soient en principe légalement reconnues comme des assemblées au sens du § 8 GG (Constitution allemande).
Vous pouvez participer !
Si la reconnaissance de la culture techno berlinoise au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO vous touche, sachez que vous pouvez apporter votre pierre à l’édifice en signant ici. Plus les supporteurs seront nombreux et plus le projet aura de chances d’aboutir.
Alors, à vous de jouer !
Aude Morin-Veyret