L’expat’

Astrid Ribois-Verlinde

« J’ai fait le forcing auprès de mon entreprise pour aller à Berlin. » Pour Michel Leichtenschneider, Berlin a été une évidence lorsque la banque d’investissements Demeter lui a proposé d’ouvrir un bureau en Allemagne. « Ils pensaient plutôt à Munich mais je voulais que ce soit Berlin, c’est une ville beaucoup plus sympathique que je connaissais déjà. » Installé depuis cinq ans dans la capitale allemande, cet expatrié français de 54 ans a été conquis par Berlin un peu malgré lui. « J’ai été poussé par mon activité professionnelle à m’installer à Berlin une première fois entre 1993 et 1998. Mais je n’étais pas volontaire et il n’y avait aucun enthousiasme de ma part. De l’Allemagne, je ne connaissais que Frankfurt am Main, où j’avais effectué mon service militaire en 1982, et dont je ne gardais qu’un mauvais souvenir. Pour moi, Berlin, c’était Moscou. J’avais l’image d’une ville communiste ». Dix ans plus tard et après une deuxième installation à Berlin, Michel Leichtenschneider ne se verrait pourtant plus partir. « J’ai très envie de rester à Berlin, au moins pour trois ans, le temps que mes enfants passent le baccalauréat. Je n’ai pas envie de rentrer à Paris et si je devais vraiment partir, ce serait plutôt pour l’Inde ou la Chine », affirme-t-il.

Ce qui le séduit à Berlin ? « L’espace ! Il y a de la place pour tout alors qu’à Paris, on est entassé. J’aime aussi la créativité culturelle qui est portée par une dynamique d’avenir. La ville n’est pas tournée sur son passé, elle se projette vers le futur. Au fil du temps, j’ai aussi appris à découvrir que les Allemands étaient très tolérants sur les modes de vie différents des leurs. » Ce germanophile est aussi conscient qu’il bénéficie d’une condition privilégiée à Berlin de par son statut d’expatrié. « C’est beaucoup plus facile notamment sur le plan matériel. Les salaires sont moins élevés qu’à Paris mais la vie ici est beaucoup moins chère. Je n’ai pas de soucis particuliers. Par exemple, pour le prix de mon appartement parisien, j’ai une surface deux fois plus grande ici, ce qui n’est pas négligeable. »

Astrid Ribois-Verlinde

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