Les start-ups à Berlin, un climat favorable à l’innovation

Google Factory à Berlin : un incubateur à start-up © WikiMedia commons

En moyenne, une nouvelle start-up est fondée toutes les 20 minutes à Berlin. La ville est devenue en une dizaine d’années l’une des capitales les plus attractives pour les entrepreneurs en Europe, la troisième après Londres et Paris. Comment la formule « pauvre mais sexy » attire de jeunes entrepreneurs venant du monde entier pour créer leur start-up ?

On peut déjà trouver un début d’explication dans la législation allemande qui offre des procédures administratives moins complexes qu’il n’y paraît lorsqu’il s’agit de s’enregistrer en tant qu’auto-entrepreneur. L’opération se fait à la mairie, moyennant quelques dizaines d’euros, et le centre des impôts est directement contacté. Même en tant qu’expatrié, s’installer en Allemagne pour créer une start-up nécessite moins de difficultés administratives qu’aux États-Unis, autre eldorado de la création d’entreprises et de start-ups informatiques.

Du point de vue de la taxation, la réalité est plus complexe. Si une entreprise peut être exonérée de TVA en deçà de 17 500 euros de bénéfices annuels, la grande majorité des GmbH (l’équivalent des Sociétés à responsabilité limitée françaises ou SARL) doivent faire appel aux services d’un expert-comptable pour y voir plus clair dans le système d’imposition allemand. Réputé plus souple que son homologue français, il recèle cependant de nombreuses subtilités si l’on prend en compte les cotisations sociales.
Ainsi, en tant que travailleur indépendant, on dispose en Allemagne du choix de son assurance santé (aux alentours de 50 à 500 euros par mois) qui représente une charge fixe. Le taux d’imposition des sociétés qui taxe les bénéfices engendrés s’élève à 15 %, alors qu’il est doublé en France, mais ce dernier varie en fonction des régions, dans le but de compenser le manque d’attractivité de certaines zones. Les charges sociales patronales sont aussi moins élevées qu’en France (avec une moyenne de 19,5 % soit 10 points de moins qu’en France).

Mais pourquoi choisir Berlin ? Après tout, la ville ne possède pas d’industries, et une part importante de ses revenus émane du tourisme.

C’est justement le déclassement économique de la ville (avec un taux de chômage aux alentours de 8%, un des plus élevés d’Allemagne) qui permet aux entreprises du secteur tertiaire d’investir des espaces de travail en centre-ville qui bénéficient de loyers parmi les moins élevés des capitales d’Europe de l’ouest. On compte en moyenne 1 000 euros par mois pour des espaces d’une centaine de mètres carrés, si on y ajoute des factures internet et de téléphonie globalement similaires à la France, on comprend pourquoi des géants tels que Google ont choisi d’ouvrir des bureaux servant d’incubateurs, incitant les start-up internet à se développer à proximité. Le sénat de Berlin, soutient largement cette tendance, puisque les prévisions font état de la création de 100 000 emplois d’ici 2020 dans le domaine des nouvelles technologies.

Espaces de coworking à Berlin © Wikimedia Commons
Espaces de coworking à Berlin © Wikimedia Commons

 

Ce cercle vertueux s’accompagne de l’image que Berlin renvoie à l’international. Capitale de l’Allemagne, la ville rassure par la vitalité économique du pays et intrigue en même temps les jeunes expatriés qui désirent profiter de la vie culturelle, artistique, de l’aspect jeune d’une ville cosmopolite où le coût de la vie demeure peu élevé comparé à Londres ou à Paris. Les compagnies internet et les start-up mettent en avant une certaine idée du travail en entreprise adapté à Berlin. Les espaces sont souvent dédiés au coworking, une méthode qui facilite les échanges entre salariés, et le bureau n’est pas uniquement un lieu de travail. C’est aussi un espace de sociabilité qui veut encourager le bien-être des employés, largement inspiré du modèle de la Silicon Valley californienne.

Ainsi, l’entreprise ShopAlike.fr a misé sur les interactions entre les employés, proposant des espaces dédiés à la détente, au ping-pong ou même encore aux jeux vidéos, ou en mettant des vélos à disposition des salariés. Lire la suite

Texte : François Malgorn

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