Le Monster’s Show ou le rendez-vous drag queen de Berlin

The House of Presents © Monster Ronson's Ichiban Karaoke

Le mardi soir à Warschauer Straße, oubliez votre look 100% black façon Berlin et enfilez vos accessoires les plus excentriques pour le Monsters’ show – l’immanquable soirée drag queen hebdomadaire de la capitale.

Ici, chacun peut être qui il veut. Ou elle. Peu importe puisque les genres n’ont aucune importance le mardi soir au Monster Ronson’s Ichiban. Ce karaoké et bar dansant accueille en son sein toutes les semaines les artistes les plus originaux de la scène drag queen.

Parker alias Pansy, au micro

Le show débute à 23 heures presque tapantes. Les artistes sont présentés par Parker, surnommée Pansy tous les mardis soirs. Du haut de ses talons aiguilles, elle anime le spectacle et divertit, entre chaque numéro, un public diversifié venu acclamer des personnalités qui ont soif d’authenticité. Les artistes, comédiennes et danseuses s’accordent tous les droits ce soir. Entre l’animatrice et le public, se crée une complicité sur la base de blagues pinçantes et de vannes pro-polygamie et anti-mariage et famille. Vade retro Sanatas, fait-elle ironiquement en direction d’un couple gay qui ne semble pas prêt à se partager l’un l’autre.

La scène encore vide avant le début du spectacle à 23 heures.
La scène encore vide avant le début du spectacle à 23 heures © Johanna Cincinatis

Les drag queens sont en effet de vraies bitches dit-elle. Des commères, des garces qui n’hésitent pas à s’envoyer des piques mais qui incarnent secrètement la douceur et la bienveillance « féminine » dans un corps d’un 1,95 mètre et de 150 kilos. Un mariage plutôt réussi, si l’on ose employer le terme.

Entre deux numéros, je discute avec Georgia. Elle débarque tout droit de San Francisco et s’imagine bien monter sur scène une fois par semaine. D’ailleurs ce soir, c’était son baptême de scène. Mais en réalité, elle voudrait travailler comme styliste, à plein temps. Alors en attendant de trouver le dream job, elle joue, danse et enflamme la scène à gauche, à droite. À Berlin, à Londres, voire à Moscou pour la prochaine étape, malgré les sourcils froncés et préjugés qu’impliquent cette ambition-là.

Questions de genre, question de ville

À nouveau, Berlin dévoile une facette libertaire et individualiste, au sens positif du terme, de sa complexe personnalité. Où ailleurs qu’ici peut-on à ce point être qui l’on veut ? Pourquoi faut-il absolument que la nuit tombe et que les portes soient closes pour pouvoir s’habiller en femme quand on est né avec un corps d’homme ?

Si les questions de genre et sociétales ne sont pas au rendez-vous le mardi soir, la soif de liberté et d’ouverture d’esprit y prend en revanche tout son sens. Monster Ronson’s Ichiban, le mardi soir, c’est l’endroit où l’on cesse enfin de mettre les gens dans des cases… Pour, à tort, mieux comprendre celle à laquelle on appartient.

Artiste sur scène durant son numéro.
Un numéro du show du mardi soir au Monster Ronsons’s Ichiban © Johanna Cincinatis

Johanna Cincinatis

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