Le pain quotidien de la veille

Pourquoi le pain préparé un jour devrait être considéré périmé le lendemain ? Que se passe-t-il, au juste, dans la nuit qui justifie que les invendus ne puissent être consommés ? La réponse est simple d’après Vesta Heyn, fondatrice de Second Bäck à Prenzlauer Berg : « rien« . Il ne se passe absolument rien qui légitime cela.

Partant de ce constat, elle décide il y a 15 ans d’ouvrir son magasin Second Bäck. Dans son local d’à peine 9m², Vesta Heyn vend quotidiennement (et à moitié prix) des pains, Brötschen (petits pains) et pâtisseries d’une quinzaine des meilleures boulangeries berlinoises. Aucun article ne dépasse les 3 € ; comptez 1 € pour un pain blanc, 1,25 € pour une grosse miche, 1,50 € pour une brioche aux raisins… Au total, 80 produits différents, dont une grande partie est bio. L’offre dépend, bien sûr, des orphelins de la veille. On n’est donc jamais très sûr de ce que l’on va trouver, mais rares sont les mauvaises surprises. Le magasin connaît d’ailleurs un grand succès.

Ce concept particulièrement intéressant permet de remettre en perspective nos habitudes de consommation. Un rapport remis à la Commission européenne en 2014 estime à 89 millions de tonnes le nombre de nourriture gaspillée en Europe tous les ans, le pain arrivant dans certains pays en premier. Cet aliment de base (depuis la Préhistoire !) mérite certainement un meilleur sort que de partir simplement à la poubelle une fois « moins frais ». Il est digne d’une seconde chance, et heureusement, pour cela il y a Second Bäck.

R.P.

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