3 février 2021 après J.-C. : Tout Berlin est occupé par un ennemi invisible… Tout Berlin ? Non ! Aurelia Paumelle – une irréductible artiste gauloise – résiste encore et toujours à l’envahisseur viral. Et elle rend la vie plus facile pour les artistes retranchés de Prenzlauer Berg, Kreuzberg ou Neukölln.
Aurelia Paumelle, deux confinements, une idée.
Aurelia Paumelle, installée à Berlin depuis une dizaine d’années, est une fashion designer locale qui crée des collections de vêtements streetwear–chic unisexe. Elle a ouvert sa nouvelle boutique-atelier dans le quartier de Prenzlauer Berg au 14A de la Schliemannstrasse, seulement 4 mois avant le premier confinement. Restrictions obligent, la boutique ferme mais la créativité demeure. Un problème fait alors surface, celui du versement des aides aux petits commerçants indépendants. Pendant le second confinement de novembre 2020, Aurelia Paumelle imagine alors le Lockdown Project, un projet de communication artistique basé sur la solidarité et la créativité. Une sorte de résistance face aux événements. Et pour ce faire, elle fait appel aux photographes Louis Fernandez et Paula G. Vidal.
Le projet, terminé à la mi-mars 2021, regroupe finalement 43 artistes et des petits commerçants berlinois, souvent des restaurateurs, auxquels il a été proposé une séance photo dans la boutique d’Aurelia Paumelle. Chaque participant a été photographié individuellement, portant les collections de la créatrice. Dans l’optique d’un soutien mutuel, chacun a pu ensuite disposer librement de ces photos afin de partager son travail et son actualité personnelle sur les réseaux sociaux.
Un projet aux multiples facettes
Le Lockdown Project n’a fait gagner d’argent à personne, mais là n’était pas son but. Derrière la symbolique d’une forme de résilience face aux règles imposées par la pandémie, le Lockdown Project véhicule de nombreux autres objectifs. Tout d’abord, il s’agit de donner aux commerçants indépendants et au monde de l’art une certaine visibilité pendant cette période compliquée pour pousser les gens à consommer local. Faire perdurer la création artistique est aussi un aspect important et en ce sens, le projet devient un outil de survie émotionnelle et un moyen de retrouver la dynamique de l’inspiration. Le souhait d’Aurelia Paumelle était également de créer une nouvelle forme de communauté, de se rencontrer, de s’entraider, de faire renaître le lien social et selon ses mots au micro de la RTS : « L’essentiel, c’était de partager ses compétences pour se serrer les coudes en attendant des jours meilleurs ».
Malo Rivière
Infos Pratiques
Prenzlauer Berg