Trottinette électrique : la guerre du bitume

Lady Florence sur la 1ère trottinette : l'Autoped
La suffragette Lady Florence Norman au guidon de son "Autoped" en 1916. Image Domaine Public

Certains les considèrent comme un moyen de locomotion rapide et pratique, d’autre comme la plaie des trottoirs : une espèce au moins aussi invasive que les déjections canines. Nous parlons bien sûr des trottinettes électriques qui ont, depuis le début de l’été, fait leur apparition sur les chaussées berlinoises.
Si à Paris le premier accident mortel d’un utilisateur de trottinette électrique a montré la nécessité rapide d’un encadrement de leur mode d’emploi, les allemands eux ont tout prévu.

Une charte d’utilisation bien précise

Avant même leur commercialisation Outre-Rhin, ces deux roues améliorés ont suscité une polémique qui a débouché sur la mise en place d’une réglementation stricte.

Vitesse limitée à 20 km/h (contre 25 à Paris), un âge minimum fixé à 14 ans, si les trottineurs ne sont pas soumis à l’obligation de porter un casque, ni d’être détenteur du permis de conduire,  ils doivent cependant être assurés. La circulation des engins se limite aux pistes cyclables, et est formellement interdites sur les trottoirs. Pliées et rangées sous le siège, elles sont autorisées dans le métro et le train gratuitement.
Ainsi, moyennant 15 centimes la minute, vous pouvez, depuis juin dernier, enfourcher une trottinette garée en bas de chez vous à Berlin.

Un bilan mitigé pour la trottinette électrique

Ennemi numéro 1 des usagers de trottinettes électriques : les cyclistes, plutôt nombreux à Berlin. Ces derniers craignent une recrudescence des accidents sur le bitume et de voir leurs pistes cyclables envahies par trottinettes, scooters électriques, Segway, Longboards et autres engins futuristes.

Silencieuse et non polluante, la trottinette électrique représente pourtant un mode de transport écologique.  Elle pourrait participer à désengorger la ville de ses voitures. Mais sur les pistes cyclables allemandes, une nouvelle guerre fait rage, et nombreux sont ceux à fustiger ces machines souvent garées n’importe comment. Sur les groupes Facebook, on vilipende des objets réservés aux hipsters qui envahissent Berlin.

Alors, la trottinette électrique : simple gadget ou actrice du déplacement urbain de demain ? Ce qui est sûr c’est qu’entre sécurité routière et transition écologique, le cœur des berlinois balance.

Lou Antonoff

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