Beaucoup ont la chance de venir passer une année d’études à Berlin et comme beaucoup aussi, décider de s’y installer définitivement par la suite. Berlin est une ville qui attire les étudiants du monde entier et quoi de mieux qu’une année Erasmus pour venir goûter au mode de vie berlinois !
D’anciens étudiants nous racontent leur vie d’Erasmus, entre galères, Hausarbeit, fêtes et belles rencontres.
Jeanne, 22 ans, étudiante à la Freie Universität il y a 2 ans, dans le cadre de sa 3ème année à Sciences Po Strasbourg
Ce qu’elle a aimé : « Ce qui a été facile d’abord, c’est aimer Berlin. J’y avais déjà été mais je dois dire qu’y habiter c’est autre chose que de passer en touriste. La ville est immense. Après un an, je pense avoir fait peut-être 70% des choses à voir. Sans compter que cette ville bouge tout le temps. Il y a une infinité de choses à découvrir, on ne s’y ennuie jamais et même le plus chevronné des berlinois peut encore être surpris. S’adapter au mode de vie allemand est aussi plutôt facile. S’il y a quelques différences culturelles (l’administration est bien plus stricte, les gens sont peut-être un peu plus distants au premier abord, les berlinois mangent clairement n’importe quand et n’importe comment), on reste quand même dans un pays frontalier. On m’a souvent dit que Berlin n’était pas l’Allemagne. Ce n’est pas tout à fait vrai mais il faut avouer que l’ambiance est internationale et qu’on peut toujours s’en sortir en anglais, voire en français ! Et encore une chose : Berlin est très agréable à vivre pour une capitale. C’est très étendu et les espaces verts sont légions.
Ce qui a été plus difficile : » Trouver un logement ! Pour les WG (Wohngemeinschaft), la concurrence est rude et en tant qu’étudiante étrangère, on ne fait pas la course en tête. La recherche de logement est stressante. Mon conseil est de se rendre sur place (à distance ce n’est pas vraiment la peine d’essayer) et multiplier les mails dans WG-Gesucht ainsi que les visites avant d’espérer trouver quelque chose. »
La fac… « Faites attention avec vos crédits ! Les facultés françaises demandent parfois des notes pour valider les crédits et la fac allemande en donne rarement. Le Teilnahmschein – certificat de participation – (il valait 3 crédits ECTS pour moi) ne donne pas de note mais juste une appréciation. Le Leistungsschein (7 ECTS) indique que vous passez l’examen ou que vous rendez un Hausarbeit qui sera noté. Ne soyez pas en retard pour rendre les papiers et pointez-vous avec des dossiers complets de préférence. L’administration ne fait pas d’exception. Vraiment pas ! Sinon prenez des cours qui vous font plaisir, prenez un Tandempartner, faites du sport à la fac c’est un excellent moyen de rencontrer des Allemands. Vous verrez aussi que les cours en Allemagne sont bien plus actifs et participatifs qu’en France ! »
Camille, 26 ans, arrivée en septembre 2012 et étudiante à la Freie Universität
« Je suis venue ici dans le cadre de ma licence d’anglais et suis restée car je suis tombée amoureuse de la ville, de la vie, des mentalités et aussi d’un allemand ! Pour moi la difficulté était la façon d’enseigner ici. En France, on est plutôt passif en cours, on écoute ce que dit le prof et on ne donne pas facilement notre opinion. Ici, c’est l’inverse. On s’attend à ce que tu participes activement et c’est un peu difficile quand on ne maîtrise pas bien la langue ou quand on manque de confiance en soi. Mais à part ça, j’ai adoré le système allemand. Ici, tu peux choisir les cours qui t’intéressent, tu n’as pas la pression des examens, il y en a moins qu’en France. Tu dois écrire des Hausarbeit mais je trouve cela moins contraignant car tu abordes un sujet que tu as toi-même défini, et donc qui te motive. Enfin, les profs sont plus proches des élèves et sont vraiment là pour les soutenir dans leurs apprentissages. »
Une erreur à ne pas commettre ?
» Croire que tu vas devenir bilingue allemand/français en 6 mois. Certains apprennent plus vite que d’autres, et tout dépend du niveau de départ, mais personnellement en partant de A2, il m’aura fallu 5 ans de travail pour avoir le niveau C1 (écrit et oral). « Prenez le temps et ne vous découragez pas » aurait pu aussi être un bon conseil. »
Est-il facile de se créer un réseau d’amis ?
« Selon moi, il est facile de s’intégrer et d’avoir des amis mais surtout entre Erasmus. J’ai aussi mis du temps à avoir de bons amis allemands. Le problème avec les amis qui ne sont pas allemands, c’est qu’ils finissent par repartir. Si on envisage de rester, il vaut mieux se rapprocher de personnes installées ici. En cas de coup de blues, quelques potes français, ça vaut aussi de l’or. »
Un dernier conseil ?
« N’hésitez pas, cette expérience ne peut-être qu’enrichissante. »
Alice, 21 ans, étudiante à la Humboldt, en Kulturwissenschaft, arrivée en septembre pour finir son Bachelor
« D’un oeil extérieur, l’organisation des études me semble plus compliquée qu’en France dans le sens où l’étudiant est vraiment livré à lui-même et n’est pas aussi « materné » qu’en France. Après, en tant qu’Erasmus, j’ai toujours trouvé réponse à mes questions au sein des secrétariats et je trouve que tout est fait pour nous simplifier la tâche (session prévue pour les Anmeldung – inscription – pas besoin de suivre les modules entiers etc). Si je devais donner un conseil, je dirai juste de ne pas hésiter à poser des questions, accepter d’être perdu et se dire qu’on est beaucoup dans cette situation. Entre Erasmus on s’étonne souvent des mêmes choses ! »
Karla Bernat