Le Neues Museum, l’Égypte à Berlin

Le Neues Museum de Berlin, qui abrite les collections égyptiennes et préhistoriques, est une merveille.

Modèle d’architecture néoclassique, le Neues Museum fut construit au XIXeme siècle par un disciple de Schinkel, architecte fondateur d’une identité architecturale berlinoise. Durant la seconde guerre mondiale, il fut détruit à 70% par les bombardements. Après de nombreuses années d’oubli, l’architecte David Chipperfield s’empare de la rénovation du Musée. Les travaux s’étaleront sur six années, de 2003 à 2009, et le résultat est d’une surprenante réussite.

Après les bombardements ©Kumpfel

Le Neues Museum : une muséographie au service de l’histoire

Dans un souci du détail historique, ce qui pouvait être sauvegardé de l’architecture originale – mosaïques, peintures écaillées, pilastres – est mis en valeur. Ces détails deviennent des oeuvres d’art qui attestent du passé. Ce qui avait complètement disparu fut irréprochablement reproduit, des dentelles de marbres aux détails des colonnades. Un petit espace est même consacré à cette rénovation. On y trouve les éléments dont on n’a su retrouver la place exacte dans le Musée… On y va donc autant pour admirer la reconstitution d’un temple égyptien que pour observer les marques de la guerre et de la destruction. Tel était le parti pris, en effet, de rendre l’histoire vivante, et visible.

détail des murs originaux et objet antique ©bChauffeté

L’architecture contemporaine faite de lignes franches, de bétons finement poli, de vitrines de verre, est tout en délicatesse. Elle sert d’écrin aux précieux objets du Musée, céramiques anciennes, hiéroglyphes et bijoux ébréchés, sculptures et sarcophages. Une salle aux dimensions majestueuses héberge l’objet phare du Musée, le buste fragile et intemporel de Nerfetiti. Bien qu’il s’agisse d’une copie, l’émotion ressentie face à cette pièce mondialement connue est bien réelle. De surprises en découvertes, le visiteur déambule parmi les antiquités grecques ou égyptiennes. Quelques très belles mosaïques rappellent l’art romain et les fresques murales renvoient à une lumière de la Méditerranée, réconfortante quand le ciel d’hiver de Berlin est glacial.

Une importante collection d’objets préhistoriques

Le troisième niveau du Musée est consacré à la préhistoire. Ossements et objets usuels, mais également épées de l’âge du bronze ou du fer côtoient le chapeau d’or (Goldhut), datant de 1000 à 800  avant JC. Il servait probablement lors de cérémonies dédiées au Dieu Soleil. Un petit film en 3D permet également aux époques de dialoguer et à l’histoire d’être vivante. Enfin une salle qui présente des objets exhumés du sol berlinois ravira ceux curieux d’en savoir plus sur l’histoire de la ville.

Ainsi, le Neues Museum apparaît comme un Musée modèle, tant dans la muséographie du lieu que dans les collections qu’il recèle. L’audioguide permet d’être accompagné dans le fil du temps. Petit conseil et luxe ultime, visiter le Musée lors de la nocturne du jeudi soir, quand les salles sont désertées des touristes pressés et le silence, enveloppant.

 

Bérengère Chauffeté

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