10 choses à savoir sur les monuments de Berlin

Les monuments de Berlin, on connaît. Même les touristes peuvent en dresser une liste plutôt exhaustive sans les avoir visités : l’East Side Gallery, la Fernsehturm près d’Alexanderplatz, le Mémorial de l’Holocauste et la Porte de Brandebourg, le château de Charlottenburg, etc. Tout ça, c’est du vu, vu et revu. Mais êtes-vous sûrs de pouvoir prétendre que vous connaissez réellement les curiosités de la capitale allemande ? Il est possible que, comme pour nous, certains pans de l’histoire vous échappent. C’est pourquoi VivreÀBerlin vous propose de tester votre savoir et le cas échéant de découvrir quelques détails sur ces monuments ! Certains seront peut-être bons à ressortir lorsque vous servirez pour la dixième fois de guides à vos amis venus vous rendre visite.

Saviez-vous par exemple…

1) Que le nom de la place Gendarmenmarkt, d’origine française, ne fait pas référence à notre gendarmerie nationale mais bel et bien aux gens d’arme qui composaient le régiment cuirassier prussien installé dans les casernes au début du XVIIIe siècle par Frédéric Guillaume Ier ?

Peinture réalisée par Carl Hasenpflug en 1822

2) Que Voltaire et Frédéric II de Prusse entretenaient au XVIIIe siècle des correspondances codées et que l’un de leurs rébus se trouve au château de Sanssouci, résidence d’été du roi ?

3) Que le quadrige de la Porte de Brandebourg, suite à la victoire de la France sur la Prusse à la bataille d’Iéna en 1806, avait été envoyé à Napoléon à Paris puis ramené à Berlin en 1815 quand l’Empereur a perdu à Waterloo contre l’Empire russe, le Royaume de Prusse, l’Empire d’Autriche et le Royaume-Uni ?

4) Que le plus vieux cimetière juif de Berlin (der älteste jüdische Friedhof), situé sur la Große Hamburger Straße et détruit sur ordre de la Gestapo en 1943, avait servi de terrain de jeux aux SS qui jouaient au football avec les crânes sortis des tombes ?

5) Que le Berliner Dom, avant d’être détruit par les bombardements en mai 1944, servait pour les grandes cérémonies comme le mariage d’Hermann Göring le 10 avril 1935 avec Emmy Sonnemann et l’enterrement du chef de la SA-Sturm 33 Charlottenburg Hans Maikowsky, élevé au rang de martyr après sa mort lors de la prise de pouvoir de Hitler en 1933 ?
Le Berliner Dom abîmé, 1945 ©Abraham Pisarek sur wikipedia (CC BY-SA 3.0 DE), Deutsche Fotothek 

6) Qu’après la Seconde Guerre mondiale, les Russes, les Anglais et les Américains avaient repoussé la demande de la France de détruire la Siegessäule (la Colonne de la victoire), qui symbolisait la défaite des Français en 1870 face à la Prusse ?

7) Que le Glienicker Brücke (le pont de Glienicke) – connu également sous le nom de Pont des espions – était, du temps de la Guerre froide, l’un des seuls endroits au monde où les Soviétiques représentés par le KGB et les Américains par la CIA se faisaient face ?

8) Que les premiers travaux de construction de la Fernsehturm (Tour de télévision) commencés en 1954 à Müggelberge avaient été interrompus en plein milieu, fin 1955, par le ministre de l’Intérieur Karl Maron (alors que le Ministère lui-même avait validé les plans) qui avait remarqué, fort à-propos, que son emplacement se trouvait à moins de 10 km de l’aéroport de Schönefeld ? Pire, que la Tour, par sa hauteur, représentait un danger pour le trafic aérien puisqu’elle s’élevait dans l’axe du couloir d’atterrissage ? À croire que la malédiction des aéroports berlinois planait déjà en DDR…
Le Reichstag en 1870, Rainer Zenz (Domaine Public aux États Unis)

9) Qu’à la fin de la rénovation du Reichstag par Sir Norman Foster, les députés allemands ont chacun apporté une graine et de la terre prise dans leur circonscription pour décorer la nouvelle inscription “ À la population“ et qu’un membre des Verts avait planté une graine de cannabis, déclenchant ainsi un scandale ?

10) Que l’East Side Gallery, en plus d’être le plus long tronçon du Mur encore debout, avait été décorée en 1990 de 106 fresques par 118 artistes venus de 21 pays différents ?

N’hésitez plus désormais à répandre votre savoir aux quatre coins de la ville ! Bien sûr, ces petites histoires ne sont qu’un extrait de l’Histoire de Berlin. Pour en découvrir tous les chapitres, mieux vaut consulter des ouvrages plus spécifiques.

Alexia Robin