Le Kurfürstendamm : boulevard mythique de Berlin

Le Ku'damm : iconique boulevard de Berlin
Le Kurfürstendamm par Valentin Baciu de Pixabay

Le Kurfürstendamm ou Ku’damm est un des boulevards iconiques de Berlin. Cette longue artère commerçante s’étend de la Breitscheidplatz – où se trouve l’église du souvenir – jusqu’à la lisière de Grunewald dans le quartier d’Halensee.

Le Ku’damm : du chemin de rondins aux Champs Élysées berlinois

Le Kurfürstendamm, comme Unter Den Linden, ont été créés à la demande d’un prince-électeur – le Kurfürst – pour relier plus rapidement le château de Berlin aux réserves de chasse royales. Ainsi, le Ku’damm donnait accès au pavillon de chasse de Grunewald tandis qu’Unter Den Linden permettait de giboyer au Tiergarten.

Le Kurfürstendamm apparait donc dès le XVIe siècle sous la forme d’un chemin de rondins – damm – servant de piste cavalière. Mais ce n’est qu’au XIXe siècle, à la demande de Bismarck, qu’il s’embourgeoise de pavés et d’un tram reliant le Zoologischer Garten au quartier d’Halensee, aux portes de la forêt. II devient alors officiellement boulevard. 

Son allure et sa fréquentation changent au fil du temps. Ainsi, dans les années 20, c’est un lieu de rencontre des intellectuels et des artistes. Le jour, ceux-ci se retrouvent au Café des Westens puis au Romanisches Café. La nuit, le Ku’damm prend vie avec l’ouverture de théâtres, cabarets et autres clubs. Si l’ère du jazz des années 20 vous intéresse, une visite à pied autoguidée du quartier est disponible ici.

Mais l’arrivée du national-socialisme marque la fin de cette époque insouciante. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, les premiers pogroms de la nuit de Cristal frappent les commerces tenus par des juifs. La synagogue de la Fasanenstrasse sera saccagée et incendiée. 

Ensuite, pendant la Seconde Guerre mondiale, le Ku’damm connut son lot de bombardements. Son architecture disparate en est le témoin avec l’alternance de bâtiments anciens (Alt-bau) et d’autres plus modernes aux lignes épurées.

Le Kurfürstendamm : la vitrine du capitalisme

Pendant la guerre froide et la division de la ville par le mur de Berlin, le Ku’damm nargue l’Est. Il est la vitrine commerciale de l’occident avec ses nombreux restaurants et boutiques. Le KaDeWe – littéralement Magasin de l’Ouest – est une véritable institution capitaliste. La vie nocturne reprend sa place. Le Kurfürstendamm devient le centre-ville de Berlin-Ouest et l’Alexanderplatz celui de Berlin-Est. 

Mais avec la chute du mur et la réunification de l’Allemagne en 1990, la vie berlinoise se déplace à l’Est. Alors le bourgeois Ku’damm s’endort pour n’être plus qu’une artère commerciale aux multiples boutiques de luxe. 

Le Kadewe a Noel - Berlin
Image par Pixikus de Pixabay

Quelques curiosités du Ku’damm

Avez-vous déjà levé les yeux au dessus de l’entrée principale du métro Kurfürstendamm ? À l’angle sud-ouest du croisement Ku’damm / Joachimsthaler Straße, vous remarquerez une petite cabine de verre perchée au dessus du magasin de souvenirs. ll s’agit du dernier poste de contrôle manuel des feux de circulation. Ici, de 1955 à 1959, un policier surveillait le carrefour et orchestrait le trafic. Cependant, la forte augmentation du nombre de voitures a mis fin à cette régulation manuellement du carrefour. Le bâtiment est protégé depuis 1989. 

Dernière tour de circulation à Berlin
Andi oisn, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Juste derrière, se trouve le magasin Käthe Wohlfahrt. Si vous êtes un inconditionnel de la période de Noël, le détour s’impose. Toute l’année, vous y trouverez des décorations traditionnelles au charme suranné. Une féerie permanente comprenant des carillons des anges en bois, des coucous et surtout un large choix de Nussknacker décoratifs, personnages en bois incontournables du Noël allemand traditionnel.

D’ailleurs, quand Noël arrive, les platanes du Ku’damm se parent de leurs plus jolies guirlandes lumineuses. C’est l’occasion d’une balade magique jusqu’aux Beton Cadillacs, sculpture de Wolf Vostell, qui marque la fin de ce boulevard iconique de Berlin.

Aude Morin-Veyret

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